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La syphilis

La syphilis est une infection sexuellement transmissible due à une bactérie (Treponema pallidum), qui peut affecter de nombreux organes et provoquer des lésions de la peau et des muqueuses.

Cette maladie peut devenir très grave si elle n’est pas soignée car l’infection ne disparaît pas (troubles cérébraux, cardiaques).

En Belgique, le nombre de cas de syphilis a augmenté. La syphilis est principalement diagnostiquée chez les hommes. Chez les hommes, on observe une augmentation constante de 2017 à 2019, une diminution en 2020 suivie d’une augmentation en 2021.Le nombre de diagnostics chez les hommes est passé de 39/100 000 en 2017 à 71/100 000 en 2021, soit une augmentation de 80 %. Chez les femmes, le nombre estimé de diagnostics est resté très faible sur l’ensemble de la période : 5/100 000 en 2017 et 8/100 000 en 2021.

On constate que certains patients sont réinfectés plusieurs fois par la syphilis. Ceci est principalement dû aux comportements sexuels à risque récurrents.

Source : Sciensano.

Voies de transmission

Elle se transmet essentiellement lors de rapports sexuels non protégés avec une personne infectée ou en phase contagieuse par contact génital, oral, anal même s’il n’y a pas de pénétration. Elle peut aussi se transmettre par voie fœtale de la mère à l’enfant, par contact avec une lésion de la peau et par voie sanguine (une seringue infectée, par exemple).

Symptômes

Le virus se développe dans les 3 à 90 jours qui suivent le rapport sexuel à risque, des symptômes surviennent alors. Le virus évolue en 3 phases et pendant cette période, la personne est contagieuse et peut donc contaminer son partenaire sans même le savoir.
Les symptômes sont surtout des lésions non douloureuses mais aussi un état grippal, une éruption sur la paume des mains et la plante des pieds ou sur tout le corps.

  • Stade 1 : entre la contamination et les premiers symptômes, la période d’incubation silencieuse est en moyenne de 3 à 90 jours.
    Des lésions (chancres) brun-rouge sur les organes génitaux externes, mais aussi dans le vagin, l’anus ou la bouche (clitoris, tétons, testicules…) apparaissent. Les lésions peuvent disparaître après quelques semaines mais l’infection est présente dans l’organisme et la personne reste contagieuse. Ces premières lésions sont indolores.
  • Stade 2 : elle apparaît 7 à 10 semaines après la contamination : éruption cutanée partielle ou générale de forme très variable (plante des pieds, paume des mains ou ailleurs) généralement sans démangeaisons, état grippal (fièvre, fatigue). Les symptômes disparaissent également sans traitement. Même lorsque ces symptômes disparaissent, l’infection est toujours présente.
  • Phase de latence : c’est une période dite « silencieuse » qui peut durer plusieurs mois, l’infection évolue sans aucune manifestation. Seul un test sanguin peut révéler la présence de l’infection. La personne demeure contagieuse. Le test sanguin sera généralement positif à ce stade, mais, chez les personnes infectées par le VIH, il peut être faussement négatif.
  • Stade 3 : si vous ne vous êtes pas soigné aux deux premiers stades de la maladie, elle va s’aggraver sérieusement après quelques mois ou quelques années (après 3 à 30 ans) et de graves problèmes de santé apparaissent : problèmes cardiaques, paralysie, cécité, lésions cérébrales, etc. Ce stade est actuellement rarement atteint.

Diagnostic et traitement

Lors de l’apparition des premières lésions, le médecin peut prélever un échantillon de la plaie et faire un examen au microscope ou faire une prise de sang classique ou un test sanguin rapide (goutte de sang prélevée au bout des doigts avec résultat dans les 20 minutes).

15 à 20 jours après la contamination, le test sanguin sera positif mais il faudra attendre un délai de 3 mois pour être certain du diagnostic. Au stade primaire, les symptômes peuvent passer inaperçus et disparaître au bout de 4 à 6 semaines, même sans traitement.

La syphilis est soignée et se guérit par la prise d’un antibiotique. La pénicilline représente l’antibiotique de référence mais un autre antibiotique peut être utilisé en cas d’allergie. La posologie varie en fonction du stade de la maladie. Pour éviter la réinfection, il faut aussi que le/la partenaire se fasse soigner.

Se protéger et protéger l’entourage

Pour ne pas être contaminé par la syphilis, il faut éviter tout contact avec le chancre (la plaie), avoir des relations sexuelles protégées c’est à dire avec préservatifs ou carrés de latex.
Evitez le contact avec des lésions de la peau ou des éruptions cutanées.

Pour les usagers de drogues injectables, il ne faut pas partager de seringues (risque de contamination par le sang).

Les informations ci-dessus n’ont pas la prétention d’être des informations médicales, mais de vous renseigner au mieux sur les IST qui sont souvent des maladies peu connues. En cas de doute, il faut consulter un médecin ou vous rendre dans un planning familial.

Voir aussi :

MAJ 2024

Le lymphogranulome vénérien (ou LGV)

Le  lymphogranulome vénérien ou LGV est dû à une bactérie comparable à celle de la Chlamydia mais le LGV est plus agressif.

Le LGV est une IST (infection sexuellement transmissible) qui affecte surtout le système lymphatique.

Une augmentation des diagnostics de LGV a été observée en Belgique jusqu’en 2019. Cette augmentation ne s’est pas poursuivie en 2020 et 2021. Entre 2015 et 2021, un total de 670 cas de LGV ont été confirmés par le Centre National de Référence (CNR).

Jusqu’à récemment, le LGV était presque exclusivement diagnostiqué chez les hommes séropositifs. Au cours de la période 2015-2021, deux diagnostics de LGV ont également été posés chez des femmes. Par ailleurs, la proportion de cas confirmés de LGV chez les hommes séronégatifs était en augmentation.

Source : Sciensano

Voies de transmission

Le LGV se transmet lors de contacts sexuels vaginaux, bucco-vaginaux ou anaux non-protégés (sans préservatif) même s’il n’y a pas pénétration. Si l’infection au LGV se produit durant la grossesse, il existe un risque de transmission mère-enfant au moment de l’accouchement.

Si vous êtes infecté par le LGV, il y a plus de risques d’attraper ou de transmettre d’autres IST comme l’hépatite C ou le sida.

Symptômes

  • Au stade 1, environ trois semaines après le moment où la personne a été infectée, une plaie ou une enflure indolore peut apparaître dans le vagin, sur le pénis, le col de l’utérus, dans le rectum, dans la bouche. Si vous êtes infecté par le LGV, il est possible que vous n’en sachiez rien, car c’est tout à fait indolore. Cependant, certains symptômes comme de la fièvre, de la fatigue, des douleurs musculaires ou articulaires peuvent survenir et les ganglions lymphatiques vont enfler et être douloureux.
  • Au 2ème stade, six semaines après la lésion primaire, les ganglions (du même côté de l’ulcère initial) deviennent enflés et douloureux. Il peut y avoir des symptômes de fièvre, fatigue, maux de tête, vomissements et douleurs aux membres (bras et jambes).
  • Au 3ème stade, s’il n’y a aucun traitement, les ulcérations chroniques produisent des cicatrices et obstruent les vaisseaux lymphatiques (les conduits qui transportent les liquides corporels). Cette complication peut provoquer un éléphantiasis (une enflure importante des parties génitales). Des symptômes généralisés sont souvent présents à ce troisième stade.

Diagnostic et traitement

Si vous avez des inquiétudes quant à une éventuelle infection, consultez votre médecin ou gynécologue. Il fera des prélèvements dans la région qui est infectée (vagin, pénis, anus, bouche) et, éventuellement, un test urinaire.

Si vous êtes infecté par le LGV, il est prudent de faire des tests de dépistage d’autres IST (sida, herpès, gonorrhée, syphilis, hépatites B et C).

Un traitement à base d’antibiotiques vous guérit de la maladie. Il faut absolument vous soigner, car cette maladie non soignée peut laisser des cicatrices ou une déformation, et même, très rarement, aboutir à une méningo-encéphalite.

Se protéger et protéger son entourage

Le seul moyen de diminuer le risque d’être infecté ou d’infecter par le LGV est d’utiliser des préservatifs lors des rapports sexuels. Si vous avez eu des relations sexuelles avec différents partenaires, pendant les deux derniers mois, il faut les prévenir afin qu’ils puissent se soigner et ne pas transmettre le LGV s’ils sont infectés.

Les informations ci-dessus n’ont pas la prétention d’être des informations médicales, mais de vous renseigner au mieux sur les IST qui sont souvent des maladies peu connues. En cas de doute, il faut consulter un médecin ou vous rendre dans un planning familial.

Voir aussi :

MAJ 2024