Sida : risques de transmission hors rapports sexuels

N’y-a-t-il aucun risque d’attraper le SIDA lors de dons ou de prises de sang ?

Les dons de sang sont prélevés avec du matériel à usage unique, il n’y a aucun risque de transmission du virus du SIDA. En ce qui concerne les transfusions de sang (lorsqu’on reçoit du sang), il y a un risque très faible, qualifié de résiduel par le monde médical, de transmission du virus du sida. Ce n’est possible que si une personne ayant donné du sang était contaminée récemment sans que ce soit détectable. Souvent, les équipes médicales privilégient l’autotransfusion avant une opération chirurgicale ou un accouchement.

Quels sont les risques de transmission mère/enfant ?

Une femme séropositive peut transmettre le virus du SIDA durant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement. Le virus peut traverser la barrière hémato-placentaire et contaminer le fœtus. Cependant, le cas de contamination le plus fréquent se produit lors de l’accouchement. Le virus est aussi présent dans le lait maternel et le risque de transmission est donc important lors de l’allaitement.

Sans traitement, le VIH se transmet à 15-20 % de la mère à son enfant (30% s’il y a allaitement). Avec un traitement préventif, le taux de transmission diminue à moins de 5%.

On conseille aussi aux femmes séropositives d’accoucher par césarienne afin de diminuer le risque de transmission du virus à l’enfant et de ne pas l’allaiter. En ce qui concerne l’accouchement, la décision du mode (césarienne ou voie vaginale) peut dépendre de la quantité de virus contenue dans le sang de la maman (sa charge virale). Grâce à un suivi médical adapté, une mère séropositive peut donner naissance à un enfant non contaminé.

Pourquoi les consommateurs de drogues ne doivent jamais partager une seringue ?

Il y a un très grand risque de contamination du sida et d’autres IST (hépatite B ou C) lorsqu’on utilise une seringue dont quelqu’un s’est déjà servi. Le sang contaminé peut pénétrer directement dans le circuit sanguin de la personne qui s’injecte une drogue. Il suffit que quelques gouttes de sang contaminé soient restées dans la seringue. Il y a évidemment tout autant de risque si on partage une même dose de drogue avec une même seringue.

C’est pourquoi il existe des programmes de distribution de seringues et des kits de prévention notamment. Les seringues stériles peuvent être obtenues dans les pharmacies (kit d’injections Steribox), les centres de planning familial, les centres de santé (mentale et physique) et aussi les comptoirs d’échange établis dans les grandes villes : Bruxelles, Liège, Charleroi. Certains proposent la formule : « Une seringue usagée contre un seringue stérile ».

Y-a-t-il un risque de transmission du sida lors d’une circoncision ?

La circoncision masculine réduit la probabilité qu’un homme soit infecté à VIH par une femme. Depuis plusieurs années, l’OMS et l’ONUSIDA ont recommandé la circoncision médicale volontaire dans les pays qui enregistrent des taux élevés d’infection à VIH et des taux faibles de circoncision masculine. Cependant, si les conditions d’hygiène sont déplorables durant l’intervention chirurgicale, il existe à ce moment-là un risque de transmission du virus du Sida.

Peut-on attraper le SIDA par un piercing ou un tatouage ?

Si le matériel utilisé pour le piercing ou le tatouage est stérilisé, il n’y a pas de risques de transmission du sida. Il faut donc vérifier que la personne qui fait le tatouage ou le piercing utilise du matériel stérilisé (les désinfectants ne sont pas assez efficaces) et porte des gants stériles.

Pour le piercing, si vous recyclez des anneaux ou tiges ayant servi à quelqu’un d’autre, faites les stériliser au préalable par le professionnel qui vous percera.

Lors d’un cunnilingus, si le partenaire est séropositif, qu’il a un piercing et d’importants saignements, il y a risque de transmission du VIH.

En Belgique, un arrêté royal du 25 novembre 2005 (mis à jour le 12 juin 2007) réglemente les tatouages et les piercings.

Le tatoueur ou le perceur doit être agréé par le SPF Santé publique. Pour ce faire, il devra apporter la preuve qu’il a suivi une formation spécifique de 20h qui comporte des cours théoriques et pratiques sur les règles d’hygiène. Tous les professionnels du secteur doivent suivre la formation et réussir l’examen qui permet d’obtenir l’agrément. L’inspecteur du SPF Santé publique contrôle l’espace d’accueil, l’espace de travail, l’espace de nettoyage et la stérilisation du matériel et la qualité des produits comme les encres. L’arrêté royal est affiché dans les lieux de travail. Le tatoueur ou le perceur doivent :

  • Vous accorder un délai de réflexion avant de procéder à l’acte ;
  • Vous faire signer un document de consentement en deux exemplaires. L’exemplaire qui vous est remis mentionne les risques liés au tatouage ou piercing, les cas qui nécessitent une visite chez le médecin, les contre-indications et complications possibles ;
  • Vous remettre un document précisant les soins à apporter durant la cicatrisation et les précautions à prendre.

En outre, les bijoux utilisés dans le piercing doivent être conformes à l’arrêté royal du 19 janvier 1998 (mis à jour le 10 août 2005) relatif au commerce de certains objets usuels entrant en contact direct avec la peau et contenant du nickel. Cet arrêté fixe les taux de libération maximaux pour le nickel contenu dans ces objets.

Il n’y a aucune précision, dans l’arrêté royal, sur l’accès aux piercings et tatouages des mineurs d’âge. Les praticiens consciencieux appliquent les principes suivants : pas de tatouage avant l’âge de 18 ans, sauf avec accord parental à partir de 16 ans, et pas de piercing avant l’âge de 16 ans, sauf avec accord parental à partir de 14 ans. La présence sur place du parent est alors généralement requise.

Pour plus d’informations

SPF Santé publique : « Tatouages et piercings » : sur le site de nombreuses informations à lire sur le tatouage (risques, comment être vigilant, critères pour choisir le salon de tatouage, législation, etc.) et une « Check-List personnelle » avant de se décider à se faire tatouer.

Voir aussi :

MAJ 2024

Sida : situation actuelle et évolution probable en Belgique et dans le monde

Quelle est la situation en Belgique ?

D’après Sciensano (Service épidémiologie des maladies infectieuses), au cours de l’année  2023, 665 infections  par  le  VIH  ont  été  diagnostiquées  en  Belgique. Ce qui correspond à 1,8 nouveaux diagnostics par jour en moyenne ou encore à 57 nouveaux  diagnostics par  million  d’habitants.

En 2023, 328 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des personnes hétérosexuelles ; il s’agit d’une augmentation de 13% par rapport à 2022. Cette augmentation est due au nombre nettement plus élevé de diagnostics chez les femmes d’Afrique subsaharienne en 2023. Chez les hommes, le nombre de diagnostics est resté stable dans tous les groupes de nationalité.

En 2023, 297 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ; cela représente une augmentation de 16% par rapport à 2022, la tendance à la baisse des années précédentes est ainsi interrompue.

Depuis 1986, le nombre de nouvelles infections VIH diagnostiquées dans le pays a varié entre 1,4 et 2,8 nouveaux diagnostics par jour en moyenne. Le nombre le plus élevé de diagnostics a été observé en 2012 avec 1063 nouveaux cas diagnostiqués et le plus bas en 2020 avec 501 diagnostics. Au 31 décembre 2023, et depuis le début de l’épidémie, un total de 31.770 personnes a été diagnostiquées séropositives pour le VIH.

L’épidémie du VIH en Belgique devient moins dominée par les deux populations historiquement les plus infectées, à savoir d’une part les HSH de nationalité belge et d’autre part les personnes qui ont contracté le virus via des rapports hétérosexuels et provenant de pays d’Afrique subsaharienne. Tant chez les HSH que les personnes contaminées par voie hétérosexuelle, la distribution des nationalités a sensiblement évolué au cours du temps :

  • En 2023, la nationalité belge est rapportée pour 48% des HSH diagnostiqués
  • Parmi les personnes contaminées par voie hétérosexuelle, les nationalités africaines subsahariennes représentent 43% des cas en 2023

La proportion d’hommes parmi les personnes découvrant leur séropositivité était de 70% en 2023. Entre 2022 et 2023, le nombre d’infections VIH diagnostiquées a augmenté chez les hommes et chez les femmes.

Par rapport à la période précédant la pandémie de COVID-19, le nombre de diagnostics a diminué dans les 2 sexes.

En 2023, 13 diagnostics (2%) ont été posés chez des personnes transgenres, toutes étaient des femmes transgenres.

Les personnes de 20 à 49 ans représentaient 76% des diagnostics de séropositivité en 2023, 21% étaient âgées de 50 ans et plus, 3% de 15 à 19 ans et <1% de moins de 15 ans.

Une augmentation du nombre de diagnostics est observée dans toutes les populations. La moyenne d’âge lors du diagnostic était de 40 ans chez les femmes et les hommes adultes. En 10 ans, la moyenne d’âge des adultes diagnostiqués s’est élevée de 1,7 an.

Au cours de l’année 2023, 18.703 patients infectés par le VIH ont été suivis médicalement en Belgique. Après une diminution temporaire du nombre de personnes en suivi médical en 2020, l’augmentation annuelle est à nouveau observée depuis 2021.

Source : Sciensano

Qu’en est-il du SIDA en Europe ?

En 2017, on recense un niveau alarmant de nouveaux diagnostics dans la Région européenne (Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est), malgré des progrès dans l’UE/EEE.
En 2017, près de 160 000 personnes ont reçu un diagnostic de séropositivité. C’est donc une nouvelle année de chiffres alarmants en ce qui concerne les nouveaux diagnostics d’infection à VIH dans la Région européenne de l’OMS.
Dans la partie orientale de la Région, on a comptabilisé plus de 130 000 nouveaux diagnostics de VIH, soit le chiffre le plus élevé à ce jour.
Par contre, les pays de l’Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE) ont signalé une baisse du nombre de nouveaux diagnostics, principalement due à un recul de 20 % depuis 2015 chez les hommes ayant des rapports homosexuels.
L’une des raisons de la persistance de l’épidémie en Europe est que le diagnostic tardif continue de poser un problème dans toute la Région. Dans 1 cas sur 2, la personne recevant un diagnostic de VIH est déjà à un stade avancé de l’infection.
En 2017, plus de 25 000 personnes ont reçu un diagnostic de VIH dans 30 des 31 pays de l’UE/EEE, soit un recul de 6,9 à 6,2 pour 100 000 personnes entre 2008 et 2017.
Le nombre de cas de sida continue à diminuer dans l’ensemble de la Région.

Sources : OMS et l’ECDC – European Centre for Disease Prevention and Control – Les derniers chiffres disponibles datent de 2017.

Qu’en est-il du SIDA au niveau international ?

À l’échelle mondiale, le nombre de nouvelles infections continue de diminuer : le nombre de personnes (adultes et enfants confondus) nouvellement infectées par le VIH en 2023 est de 1,3 millions. À l’échelle mondiale, 39,9 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2023. 630000 personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2023.

L’ONUSIDA a publié une mise à jour mondiale sur le sida en 2023. On peut y lire notamment que :

STATISTIQUES MONDIALES SUR LE VIH

  • 30,7 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2023.
  • 88,4 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie.
  • 42,3 millions de personnes sont décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l’épidémie.

Personnes vivant avec le VIH

  • En 2022, 39,9 millions de personnes vivraient avec le VIH.
    – 38,6 millions d’adultes (de 15 ans et plus).
    – 1,4 million d’enfants (0-14 ans).
    – 53% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH sont des femmes et des filles.
  • 86% de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique en 2023.
  • Environ 5,4 millions de personnes ne savaient pas qu’elles vivaient avec le VIH en 2023.

Personnes vivant avec le VIH ayant accès à un traitement antirétroviral

  • À la fin décembre 2023, 30,7 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral.
  • En 2023, 77% de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement.
    – 77% des adultes de 15 ans et plus vivant avec le VIH ont eu accès au traitement, tout comme 57% des enfants de 0-14 ans.
    – 83% des femmes adultes de 15 ans et plus ont eu accès au traitement, cependant seulement 70% des hommes adultes de 15 ans et plus y avaient accès.
  • 84% des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leurs bébés en 2023.

Nouvelles infections à VIH

  • Les nouvelles infections au VIH ont été réduites de 60% depuis le pic de 1995.
    – En 2022, environ 1,3 million de personnes étaient nouvellement infectées par le VIH, contre 3,20 millions en 1995.
  • Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH ont diminué de 39%, passant de 2,1 millions à 1,3 million en 2023.
    – Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont diminué de 62%, passant de 300.000 en 2010 à 120.000 en 2023.

Décès liés au sida

  • Les décès liés au sida ont été réduits de 69% depuis le pic de 2004 et de 51% depuis 2010.
    – En 2023, environ 630.000 personnes mourront de maladies liées au sida dans le monde, contre 2,1 millions de personnes en 2004 et 1,3 million de personnes en 2010.
  • La mortalité liée au sida a diminué de 56% chez les femmes et les filles et de 47% chez les hommes et les garçons depuis 2010.

Populations clés

Au niveau mondial, la prévalence médiane du VIH parmi la population adulte (âgée de 15 à 49 ans) était de 0,8%. Toutefois, la prévalence médiane était plus élevée parmi les populations clés :

  • 3% chez les travailleurs du sexe
  • 7,7% chez les homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
  • 5,0% chez les personnes qui s’injectent des drogues
  • 9,2% chez les personnes transgenres
  • 1,3% parmi les personnes incarcérées.

Femmes

  • Chaque semaine, environ 4000 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH.
    – En Afrique subsaharienne, six nouvelles infections au VIH sur sept chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans concernent des filles. Les filles et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes.
    – Dans certaines régions, les femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ont 1.5 fois plus de risques de contracter le VIH que les femmes qui n’ont pas subi de telles violences.
  • En Afrique subsaharienne, les femmes et les filles représentaient 62% de toutes les nouvelles infections au VIH en 2023.

Source : Onusida.

Quelle sera l’évolution probable de la maladie pour les années à venir à travers le monde ?

Un total de 19,8 milliards de dollars (en dollars constants de 2019) était disponible pour les programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire en 2023, soit 5% de moins qu’en 2022.

L’ONUSIDA estime qu’il faudra 29,3 milliards de dollars pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire, y compris les pays autrefois considérés comme des pays à revenu élevé, en 2025, pour être en mesure de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique mondiale.

Les nouvelles infections au VIH ont été réduites de 60% depuis le pic de 1995.
En 2023, environ 1,3 million de personnes étaient nouvellement infectées par le VIH, contre 3,20 millions en 1995.

Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH ont diminué de 39%, passant de 2,1 millions à 1.3 million en 2023.
Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont diminué de 62%, passant de 310.000 en 2010 à 120.000 en 2023.

L’amélioration de l’accès au traitement dans le monde est irréfutable.

À la fin décembre 2023, 30,7 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral, contre 7,7 millions par rapport à 2010.

En 2023, 77% de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement. 84% des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leurs bébés en 2023.

Voir aussi :

MAJ 2024

Sida : risques de transmission pendant les rapports sexuels

La contamination au VIH d’une personne à l’autre peut avoir lieu via un contact sexuel.

Y-a-t-il plus de risques de contamination lors d’une pénétration anale ou vaginale sans préservatif ?

Il y a des risques de contamination élevés dans les deux situations, s’il n’y a pas de rapport sexuel avec préservatif. Cependant, la muqueuse anale est plus fragile et lors d’une pénétration, elle peut subir des lésions (risque de contamination par le VIH ou les hépatites), elle peut aussi engendrer des saignements et mettre le sexe masculin en contact avec une éventuelle infection.

La pénétration anale induit des frottements plus importants que la pénétration vaginale, il est important de veiller à disposer d’un préservatif plus solide pour ce type de pratique sexuelle et de toujours utiliser, dans ce cas, du lubrifiant à base d’eau. Lors d’une pénétration vaginale, une femme qui a une lubrification vaginale insuffisante pourrait rencontrer le même type de phénomène.

En plus du VIH, la pénétration vaginale ou anale sans protection augmente également les risques de contracter d’autres infections sexuellement transmissibles (IST), comme la syphilis, la gonorrhée, le papillomavirus humain (HPV), et l’herpès génital. Ces infections peuvent fragiliser davantage les muqueuses et accrître les probabilités de transmission du VIH.

Est-il possible d’être contaminé lors d’une fellation sans préservatif ?

Le risque existe surtout s’il y a éjaculation dans la bouche quand on fait une fellation. Lors de cette pratique sexuelle, il y a un contact entre les liquides corporels (goutte du début de l’érection, liquide séminal, salive) et les muqueuses (gland du sexe de l’homme, bouche).
Le sperme d’une personne contaminée contient une concentration plus ou moins importante du virus. Le risque est plus grand s’il y a des blessures importantes dans la bouche : gingivite (inflammation des gencives), candidose (infection avec lésions cutanées)…
Pour ne courir aucun risque, il faut pratiquer la fellation avec un préservatif. Si on reçoit une fellation, le risque de transmission du VIH est pratiquement nul. Le risque est plus important pour la personne qui fait la fellation.

Une personne pourrait-elle contracter le VIH avec son nouveau partenaire s’ils n’utilisent pas de préservatifs et qu’il/elle dit ne pas être porteur du VIH ?

Les rapports sans préservatifs sont à risque uniquement si le partenaire est contaminé par le VIH. Même si vous lui faites confiance, il est impossible d’être certain que son partenaire n’est pas porteur du virus sans avoir fait un test de dépistage. S’il a eu un rapport à risque très récemment, il est possible qu’il ne sache pas lui-même qu’il est contaminé et qu’en toute bonne foi, il se croie séronégatif. Votre partenaire ne souhaite pas mettre de préservatif avec vous mais peut-être n’en-a-t-il pas utilisé, précédemment, avec les autres partenaires. Au début d’une relation, et pour éviter tout malaise, mieux vaut que les deux partenaires fassent le test. En attendant, prenez la précaution indispensable d’utiliser des préservatifs.

Y-a-t-il un risque de transmission lors d’un cunnilingus ?

Le risque de transmission du virus du SIDA lors d’un cunnilingus est faible mais pas nul, surtout durant la période des règles. Dans le monde, peu de cas ont été répertoriés par ce mode de transmission. Une femme, à qui on fait un cunnilingus, ne pourrait être contaminée par la salive, qui ne transmet pas le VIH. Elle pourrait cependant être contaminée si du sang contaminé se trouvant dans la bouche du partenaire entre en contact avec le vagin ou si le partenaire a pratiqué un cunnilingus ou une fellation à un autre partenaire juste avant. Il serait éventuellement possible que la personne qui pratique un cunnilingus à une femme séropositive soit contaminée, il faudrait alors qu’il y ait un contact avec du sang de la partenaire lors des règles notamment. La personne qui fait le cunnilingus pourrait être contaminée si du sperme, du liquide séminal ou encore du liquide vaginal contaminés d’un autre partenaire se trouve encore sur le vagin. Un moyen de se protéger est de découper un préservatif (de préférence non lubrifié), ou d’utiliser un carré de latex (ce qu’on appelle une digue dentaire) à appliquer sur la bouche afin de faire barrière.

Y-a-t-il une explication quant au relâchement de la protection individuelle contre le virus ?

L’une des explications peut être qu’il y a eu de nombreuses améliorations dans les traitements, cela a entraîné une certaine banalisation de la maladie. Actuellement, les plus jeunes appartiennent en quelque sorte à la génération de « l’après-trithérapies ». Le succès de ces trithérapies a, comme effet pervers parfois, d’entretenir l’illusion que ces médicaments guérissent. Certaines personnes ne savent pas exactement ce qu’est et comment se transmet le VIH, il y a là un réel effritement des connaissances. Une autre cause est aussi que certaines personnes n’aiment pas utiliser de préservatif (il n’est en général pas considéré comme quelque chose d’agréable, parfois considéré comme un frein au plaisir procurant soi-disant moins de plaisir), n’osent pas en acheter ou trouvent leur prix trop élevé. Plus globalement, le relâchement est aussi celui des politiques, des médias et des associations en matière de prévention et de moindre visibilité de la maladie, dans certains pays.

Voir aussi :

MAJ 2024

Sida : glossaire

Voici les détails du vocabulaire spécialisé utilisé en liaison avec le sida

A

ADN (Abréviation de Acide DésoxyriboNucléique) : Acide présent à l’intérieur de chaque cellule vivante dont il constitue l’information génétique. Le VIH peut s’introduire dans l’ADN d’une cellule et utiliser le mécanisme cellulaire pour sa propre réplication.
AIDS : Acquired Immuno-Deficiency Syndrome ; en français : sida.
Amphétamine : Produit employé comme psycho-stimulant du système nerveux central. L’usage médical des amphétamines est limité au traitement de quelques maladies. Vendues clandestinement, elles sont consommées comme excitant.
Anticorps : Protéines fabriquées par les cellules immunitaires de l’organisme en réponse à la présence d’un corps étranger (comme les virus) dans l’organisme.
Antiprotéase : Antiviral utilisé dans le traitement du VIH qui agit en inhibant la protéase du virus (enzyme qui participe à la reconstruction des protéines virales à l’intérieur de la cellule). Lorsque celle-ci est bloquée, les nouveaux virus produits sont défectueux et ne peuvent plus infecter de nouvelles cellules.
Antirétroviraux : Les (médicaments) antirétroviraux sont des médicaments utilisés pour le traitement des infections liées aux rétrovirus.
Anulingus : Acte sexuel consistant à exciter l’anus et sa périphérie par des caresses buccales.
ARN (Abréviation de Acide RiboNucléique) : Dans la cellule vivante, l’ARN permet la transmission de l’information génétique contenue dans l’ADN. Le matériel génétique du VIH est sous forme d’ARN, c’est un rétrovirus.
AZT (Azidothyridine ou ZIDOVUDINE) : Premier médicament contre un rétrovirus utilisé pour lutter contre l’infection à VIH, il a été pendant longtemps le seul traitement proposé. Ses effets secondaires étaient très importants et son utilisation lourde. Son usage en monothérapie n’existe plus depuis 1997.

B

Bisexuel : Personne qui a une attirance sexuelle et émotionnelle tant pour le genre masculin que le genre féminin.

C

Candidose : Infection, surtout de la peau et des muqueuses, causée par une levure. Elle intervient comme complication lors de traitements aux antibiotiques. Le “ muguet ” est une candidose de la bouche fréquente, chez les malades du sida.
CD4+ : Cellules du système immunitaire (comme les lymphocytes), spécialisées dans la reconnaissance d’un type précis d’agents infectieux, dont le VIH. Elles se calculent par leur nombre dans un millimètre cube de sang, normalement entre 800 et 1000. En cas de SIDA déclaré, elles peuvent descendre à moins de 200 par millimètre cube.
Charge virale : Quantité de VIH présente dans le sang, exprimée en copies par millilitre. Une charge virale indétectable signifie que le risque de transmission est quasi nul.
Cunnilingus (ou cunnilinctus) : Pratique sexuelle consistant à exciter les parties génitales de la femme par des caresses buccales.

D

Dépistage (Test de) : Recherche systématique d’une maladie, d’un virus qui sont les facteurs d’une épidémie et des porteurs de cette maladie (voir aussi chapitre “ Dépistage du sida”).

E

Epidémiologie : Etudes des épidémies. Branche de la médecine étudiant les différents facteurs (mode de vie, milieu ambiant ou social, particularités individuelles) susceptibles d’intervenir dans l’apparition et l’évolution d’une ou plusieurs maladies, sur leur fréquence, leur distribution, leur évolution.
Endémique : Présence habituelle d’une maladie dans une région déterminée, soit de façon constante, soit à des époques particulières.

F

Fellation : Acte sexuel consistant à exciter les parties génitales masculines par des caresses buccales.

G

Gène : Segment d’ADN capable de donner des ordres pour que soit fabriqué n’importe quel élément de l’organisme. Nom donné à des unités d’information définies, localisées sur les chromosomes et responsables de la production des caractères héréditaires de tous les êtres vivants.
Génétique : Relatif aux gènes, à l’hérédité. Branche de la biologie qui étudie les caractères héréditaires et les variations accidentelles (mutations).
Gingivite : Inflammation des gencives, courante chez les malades du sida.

H

Hémato-placentaire : Sang qui se trouve dans le placenta.
Hémophile : Atteint d’hémophilie, d’hémorragies prolongées et répétées nécessitant souvent une transfusion (apport de sang neuf).
Hépatite virale (co-infection) : Infection du foie causée par les virus de l’hépatite (B ou C), fréquente chez les personnes vivant avec le VIH en raison de voies de transmission similaires.
Herpès : Affection cutanée caractérisée par une éruption de petites vésicules transparentes, groupées en nombre variable sur une tache congestive, provoquée par un virus.
Hétérosexuel : Qui a une attirance sexuelle et/ou émotionnelle pour une personne du sexe opposé.
HIV : VIH en anglais
Homosexualité : c’est le fait qu’un homme se sente attiré sexuellement et/ou émotionnellement par un autre homme, ou une femme par une autre femme. L’homosexualité n’est pas une maladie.

I

Immunité : Propriété que possède un organisme de résister à certains agents pathogènes.
Immunodéficience : Diminution et parfois disparition des défenses immunitaires de l’organisme. L’infection à VIH aboutit à cet état d’immunodéficience.
Immunodéficitaire : Diminution (déficit) des défenses immunitaires de l’organisme.
Inhibiteur : Substance qui ralentit ou arrête complètement une réaction (chimique, physiologique).
IST : Infections sexuellement transmissibles.

J
K
L

Leucémie : Cancer des cellules du sang.
Liquide séminal : Chez l’homme, liquide blanchâtre qui se mélange aux spermatozoïdes pour former le sperme.
Lubrifiant : Produit liquide (eau, huile…) qui facilite la pénétration (dans le vagin ou l’anus) et qui atténue le frottement entre muqueuses.
Lubrification vaginale : Production naturelle d’une sécrétion qui facilite la pénétration et atténue les effets du frottement ou les risques de petites lésions.
Lymphocyte : Variété de leucocytes (globules blancs), présents dans le sang, la moelle et les tissus tels que ganglions lymphatiques, rate, jouant un rôle important dans le système immunitaire.
Lymphome : Tumeur se développant dans les organes lymphoïdes (tissus contenant des lymphocytes qui permettent d’organiser les défenses immunitaires chez l’homme), mais ayant la particularité de pouvoir également apparaître dans d’autres organes (moelle osseuse, amygdales, appendice, certaines parties de la peau ou des muqueuses). Il existe de nombreuses sortes de lymphomes mais la majeure partie d’entre eux se développe dans les ganglions lymphatiques. La cause des lymphomes est encore inconnue. Il semble que les déficits immunitaires dont le sida peuvent faciliter son apparition.

M

Médicament générique : Médicament dont le brevet est tombé dans le domaine public et devient, par conséquent, meilleur marché. Produit commercialisé sans nom de marque mais parfaitement équivalent au produit initial.
MST : Maladies sexuellement transmissibles.

N

Non-protégés : Rapports sexuels pour lesquels les partenaires ne prennent pas de précautions, ne portent pas de préservatif. C’est une cause majeure de la prolifération des MST dont le VIH/SIDA.

O

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
ONUSIDA : Programme commun de l’Unicef, du Fonds des Nations Unies pour la Population, de l’Unesco, de l’OMS, du programme des Nations Unies pour le développement et de la Banque Mondiale, basé à Genève depuis 1996.
Il a pour mission de regrouper un certain nombre d’informations politiques, techniques et stratégiques, de veiller à ce que les pays qui en ont besoin, bénéficient du soutien de ces organismes dans leur lutte contre le VIH/SIDA.
Opiacé : Qui contient de l’opium, une préparation d’opium.
Opportuniste (méd.) : Se dit d’un micro-organisme qui ne peut développer une pathologie que chez les hôtes dont les défenses immunitaires sont diminuées.

P

Pathogène : Qui peut causer une maladie.
Pathologie : Science qui a pour objet l’étude des maladies, des effets qu’elles provoquent en vue de lutter contre les épidémies et de gérer leur propagation.
Pandémie : Épidémie qui atteint un grand nombre de personnes, dans une zone géographique très étendue.
PEP (Prophylaxie post-exposition) : Traitement antirétroviral d’urgence pris dans les 48 heures suivant une exposition au VIH pour réduire le risque d’infection.
Piercing : C’est le fait de transpercer une partie du corps pour y insérer un bijou.
Préservatif : Capuchon en latex très souple, qui s’adapte au pénis en érection (verge), employé comme moyen de contraception mais aussi comme protection contre les MST dont le SIDA. Synonymes : capote, condom
Prévalence : Nombre de cas de maladies enregistré dans une région déterminée et englobant aussi bien les cas nouveaux que les anciens cas.
Prophylaxie : Méthode visant à protéger contre une maladie, à la prévenir ; Ensemble des moyens mis en œuvre pour empêcher l’apparition d’une maladie, d’une épidémie.

Q
R

Rapport hétérosexuel : Rapport sexuel avec un·e partenaire du sexe opposé.
Relations protégées (contre les MST dont le sida) : Relations sexuelles pour lesquelles l’un ou l’autre des partenaires porte un préservatif (capote ou condom masculin).
Rétrovirus : Il s’agit d’une catégorie de virus, dont le contenu est de l’ARN et pas de l’ADN et qui est responsable du sida.

S

Sarcome : Tumeur qui a comme point de départ le tissu conjonctif (tumeurs des os, des vaisseaux sanguins et des muscles). Le Sarcome de Kaposi est un cancer des vaisseaux sanguins qui provoque des lésions cutanées pourpres pouvant s’étendre aux organes intérieurs et provoquer la mort.
Séropositif : Se dit d’une personne dont le sang contient des anticorps dirigés contre un agent infectieux précis. En pratique, lors d’un dépistage du virus à VIH, lorsque l’étude des sérums sanguins indique une forte mise en évidence des anticorps VIH, la personne est séropositive. Elle est donc aussi porteuse du virus.
Séronégatif : Qui n’est pas contaminé par le VIH.
SIDA : Syndrome d’Immuno Déficience Acquise (voir chapitre « Qu’est-ce que le SIDA ? »)
Sidéen : Une personne est sidéenne lorsque le virus a détruit une grande partie de son système immunitaire, qui ne pourra alors plus lutter contre les infections. Cette personne aura donc de grands risques de tomber malade (une seule grippe, par exemple, pourra dégénérer en grave bronchite).
SIV : Virus de l’Immunodéficience Simienne (propre ou relatif aux singes), en anglais.
Syndrome : Ensemble des signes caractérisant une maladie.

T

Tatouage : Consiste à créer sur la peau un dessin permanent par injection de colorants dans une couche profonde de la peau (le derme).
Test : voir « dépistage ».
Thérapie longue action : Traitements innovants consistant en des injections intramusculaires mensuelles ou bimestrielles d’antirétroviraux, évitant la prise quotidienne de comprimés.
Trithérapie (ou multithérapie) : Traitement du virus à VIH et du sida à l’aide d’une combinaison de trois médicaments de même classe ou de classes différentes qui, lorsqu’elle agit, permet de mettre en “attente” le virus VIH. Mais dès que le patient arrête ses traitements, le virus reprend son action. On peut donc se soigner, mais jamais se guérir : le sida tue toujours.

U
V

VIH (ou HIV) : Virus de l’Immunodéficience Humaine. Au sein de la cellule, il s’attaque notamment au fonctionnement du système immunitaire, système de défense naturel de l’organisme.
Virus : Substance organique susceptible de transmettre une maladie. Leur matériel génétique est réplicable à l’intérieur de cellules vivantes et ils sont capables de se transmettre de cellule à cellule ; autrement dit, ils sont infectieux de manière autonome.
Virus d’Ebola : Certains virus existent depuis des millions d’années, bien avant l’apparition de l’homme sur terre, dont le virus d’Ebola. Il serait transmis aux humains après ingurgitation de viande de brousse et en particulier celle du singe. Il provoque une fièvre hémorragique grave. Les risques de la contracter sont faibles pour la population humaine mais sont souvent mortels (dans 60% des cas). Découvert en 1994, il n’existe aujourd’hui aucun vaccin spécifique.

W
X
Y
Z

Zona : affection d’origine virale, caractérisée par une irruption de vésicules disposées sur le trajet des nerfs sensitifs.

Voir aussi :

MAJ 2024

Histoire du Sida

Quelles sont les origines du Sida ? Les premiers cas suspects de Sida ont été observés aux Etats-Unis au début des années 1980. L’information a atteint le grand public via un article publié dans le “ New York Times ” du 3 juillet 1981. C’est au sein de la communauté...