Sida : situation actuelle et évolution probable en Belgique et dans le monde

Quelle est la situation en Belgique ?

D’après Sciensano (Service épidémiologie des maladies infectieuses), au cours de l’année 2024, 662 infections  par  le  VIH  ont  été  diagnostiquées  en  Belgique. Ce qui correspond à 1,8 nouveaux diagnostics par jour en moyenne ou encore à 56 nouveaux diagnostics par  million  d’habitants.

En 2024, 332 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des personnes hétérosexuelles ; il s’agit d’une petite augmentation de 3% par rapport à 2023. Chez les femmes, le nombre de diagnostics est resté stable parmi les belges et une diminution dans les autres nationalités. Chez les hommes, une augmentation de 33% est observée chez les Belges..

En 2024, 289 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ; cela reste identique par à 2023. Une augmentation de 15% est cependant observée chez les HSH de nationalité belge,

Depuis 1986, le nombre de nouvelles infections VIH diagnostiquées dans le pays a varié entre 1,4 et 2,8 nouveaux diagnostics par jour en moyenne. Le nombre le plus élevé de diagnostics a été observé en 2012 avec 1038 nouveaux cas diagnostiqués et le plus bas en 2020 avec 502 diagnostics. Au 31 décembre 2024, et depuis le début de l’épidémie, un total de 32.401 personnes a été diagnostiquées séropositives pour le VIH.

L’épidémie du VIH en Belgique devient moins dominée par les deux populations historiquement les plus infectées, à savoir d’une part les HSH de nationalité belge et d’autre part les personnes qui ont contracté le virus via des rapports hétérosexuels et provenant de pays d’Afrique subsaharienne. Tant chez les HSH que les personnes contaminées par voie hétérosexuelle, la distribution des nationalités a sensiblement évolué au cours du temps :

  • En 2024, la nationalité belge est rapportée pour 56% des HSH diagnostiqués, ce qui représente une augmentation de 15% en un an.
  • Parmi les personnes contaminées par voie hétérosexuelle, les nationalités africaines subsahariennes ne représentent plus que 7%, les européens 15% et les personnes de nationalité latino-américaine 14% des cas en 2024

La proportion d’hommes parmi les personnes découvrant leur séropositivité était de 70% en 2023. Entre 2022 et 2023, le nombre d’infections VIH diagnostiquées a augmenté de 10% chez les femmes et de 15% chez les hommes.

Par rapport à la période précédant la pandémie de COVID-19, le nombre de diagnostics a diminué dans les 2 sexes.

En 2024, 12 diagnostics (1,8%) ont été posés chez des personnes transgenres, dont 10 femmes transgenres et 2 de genre inconnu.

Les personnes de 20 à 49 ans représentaient 75% des diagnostics de séropositivité en 2024, 22% étaient âgées de 50 ans et plus, 3% de 15 à 19 ans et <1% de moins de 15 ans.

Une augmentation du nombre de diagnostics est observée dans toutes les populations. La moyenne d’âge lors du diagnostic était de 42 ans chez les femmes adultes et de 40 ans chez les hommes adultes. En 10 ans, la moyenne d’âge des adultes diagnostiqués s’est élevée de 1,9 an.

Au cours de l’année 2024, 19.325 patients infectés par le VIH ont été suivis médicalement en Belgique. Après une diminution temporaire du nombre de personnes en suivi médical en 2020, l’augmentation annuelle est à nouveau observée depuis 2021.

Source : Sciensano

Qu’en est-il du SIDA en Europe ?

En 2017, on recense un niveau alarmant de nouveaux diagnostics dans la Région européenne (Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est), malgré des progrès dans l’UE/EEE.
En 2017, près de 160 000 personnes ont reçu un diagnostic de séropositivité. C’est donc une nouvelle année de chiffres alarmants en ce qui concerne les nouveaux diagnostics d’infection à VIH dans la Région européenne de l’OMS.
Dans la partie orientale de la Région, on a comptabilisé plus de 130 000 nouveaux diagnostics de VIH, soit le chiffre le plus élevé à ce jour.
Par contre, les pays de l’Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE) ont signalé une baisse du nombre de nouveaux diagnostics, principalement due à un recul de 20 % depuis 2015 chez les hommes ayant des rapports homosexuels.
L’une des raisons de la persistance de l’épidémie en Europe est que le diagnostic tardif continue de poser un problème dans toute la Région. Dans 1 cas sur 2, la personne recevant un diagnostic de VIH est déjà à un stade avancé de l’infection.
En 2017, plus de 25 000 personnes ont reçu un diagnostic de VIH dans 30 des 31 pays de l’UE/EEE, soit un recul de 6,9 à 6,2 pour 100 000 personnes entre 2008 et 2017.
Le nombre de cas de sida continue à diminuer dans l’ensemble de la Région.

Sources : OMS et l’ECDC – European Centre for Disease Prevention and Control – Les derniers chiffres disponibles datent de 2017.

Qu’en est-il du SIDA au niveau international ?

À l’échelle mondiale, le nombre de personnes (adultes et enfants confondus) nouvellement infectées par le VIH en 2024 est de 1,3 millions. À l’échelle mondiale, 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2024. 630000 personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2024.

L’ONUSIDA a publié une mise à jour mondiale sur le sida en 2024. On peut y lire notamment que :

STATISTIQUES MONDIALES SUR LE VIH

  • 31,6 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2024.
  • 91,4 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie.
  • 44,1 millions de personnes sont décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l’épidémie.

Personnes vivant avec le VIH

  • En 2024, 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH.
    – 39,4 millions d’adultes (de 15 ans et plus).
    – 1,4 million d’enfants (0-14 ans).
    – 53% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH sont des femmes et des filles.
  • 87% de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique en 2024.
  • Environ 5,3 millions de personnes ne savaient pas qu’elles vivaient avec le VIH en 2024.

Personnes vivant avec le VIH ayant accès à un traitement antirétroviral

  • À la fin décembre 2024, 31,6 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral.
  • En 2024, 77% de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement.
    – 78% des adultes de 15 ans et plus vivant avec le VIH ont eu accès au traitement, tout comme 55% des enfants de 0-14 ans.
    – 83% des femmes adultes de 15 ans et plus ont eu accès au traitement, cependant seulement 73% des hommes adultes de 15 ans et plus y avaient accès.
  • 84% des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leurs bébés en 2024.

Nouvelles infections à VIH

  • Les nouvelles infections au VIH ont été réduites de 61% depuis le pic de 1996.
    – En 2024, environ 1,3 million de personnes étaient nouvellement infectées par le VIH, contre 3,20 millions en 1995.
  • Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH ont diminué de 40%, passant de 2,2 millions à 1,3 million en 2024.
    – Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont diminué de 62%, passant de 310.000 en 2010 à 120.000 en 2024.

Décès liés au sida

  • Les décès liés au sida ont été réduits de 70% depuis le pic de 2004 et de 54% depuis 2010.
    – En 2024, environ 630.000 personnes mourront de maladies liées au sida dans le monde, contre 2,1 millions de personnes en 2004 et 1,4 million de personnes en 2010.
  • La mortalité liée au sida a diminué de 58% chez les femmes et les filles et de 50% chez les hommes et les garçons depuis 2010.

Populations clés

Au niveau mondial, la prévalence médiane du VIH parmi la population adulte (âgée de 15 à 49 ans) était de 0,7%. Toutefois, la prévalence médiane était plus élevée parmi les populations clés :

  • 2,7% chez les travailleurs du sexe
  • 7,6% chez les homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
  • 7,1% chez les personnes qui s’injectent des drogues
  • 8,5% chez les personnes transgenres
  • 1,4% parmi les personnes incarcérées.

Femmes

  • Chaque semaine, environ 4000 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH.
    – En Afrique subsaharienne, six nouvelles infections au VIH sur sept chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans concernent des filles. Les filles et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes.
    – Dans certaines régions, les femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ont 1.5 fois plus de risques de contracter le VIH que les femmes qui n’ont pas subi de telles violences.
  • En Afrique subsaharienne, les femmes et les filles représentaient 63% de toutes les nouvelles infections au VIH en 2024.

Source : Onusida.

Quelle sera l’évolution probable de la maladie pour les années à venir à travers le monde ?

Fin 2024, 18,7 milliards de dollars étaient disponibles pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire, soit 17% de moins que les 21,9 milliards de dollars nécessaires chaque année d’ici 2030 pour rester sur la bonne voie pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique.

Les nouvelles infections au VIH ont été réduites de 60% depuis le pic de 1995.
En 2024, environ 1,3 million de personnes étaient nouvellement infectées par le VIH, contre 3,4 millions en 1996.

Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH ont diminué de 40%, passant de 2,2 millions à 1.3 million en 2024.
Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont diminué de 62%, passant de 310.000 en 2010 à 120.000 en 2024.

L’amélioration de l’accès au traitement dans le monde est irréfutable.

À la fin décembre 2024, 31,6 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral, contre 7,7 millions par rapport à 2010.

84% de toutes les personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement. 84% des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leurs bébés en 2024.

Voir aussi :

MAJ 2025




Sida : test de dépistage

Chacun devrait faire un test de dépistage du sida périodiquement, en fonction de sa vie sexuelle et affective, surtout si on a des partenaires occasionnels.

Cependant, si vous avez des rapports sexuels non protégés (sans préservatifs), si vous êtes enceinte ou avant une grossesse, si vous avez une relation avec un partenaire stable et que vous ne voulez plus utiliser de préservatif, si vous avez des symptômes qui vous font penser à une infection par le VIH, il est très urgent de faire le test. Pour vous rassurer et ne prendre aucun risque !

Dans le cas d’un « incident de capote » (le préservatif se déchire pendant la pénétration), il est primordial de faire un test dans les 24 heures qui suivent le rapport à risques, dans un centre spécialisé, afin de prendre les mesures préventives qui s’imposent.

Pour trouver les centres de dépistage les plus proches de chez vous, vous pouvez consulter le site https://preventionsida.org/fr/depistage/centres-de-depistage/

Le test de dépistage du sida, c’est quoi ?

Le test de dépistage consiste en une prise de sang que l’on peut réaliser dans un centre de planning familial, un centre de dépistage, une maison médicale, un laboratoire d’analyses médicales, un hôpital ou chez son médecin généraliste. C’est en général un médecin qui prescrit le test sauf si on le fait dans un centre de dépistage anonyme. Il ne faut pas être à jeun pour le faire.

Les tests de dépistage, appelés « Elisa » ont été améliorés au fil des années en terme de sensibilité (capacité à détecter tout sujet infecté par le virus) et de spécificité (capacité à donner le moins possible de résultats positifs chez les sujets non infectés). Ceci s’est manifesté au travers des différentes générations de test Elisa de dépistage qui se sont succédées, de la 1ère à la 5ème génération. Notez que cette technique de dépistage Elisa ne se limite pas au sida, mais est aussi utilisée dans le cadre d’autres maladies.

Les tests Elisa combinés dits de 4ème génération détectent en même temps les anticorps IgG, IgM anti-HIV-1 et anti-HIV-2 et l’antigène p24. Ce sont les plus utilisés à l’heure actuelle. Ils décèlent l’infection à partir de 3 à 4 semaines après la prise de risque mais la certitude est moindre que si vous faites le test 6 semaines après la prise de risque. Le test permet de rechercher la présence ou l’absence dans votre sang de l’un ou l’autre des deux virus connus (VIH1 et VIH2). Les résultats sont généralement disponibles après une semaine. Si vous faites un test de 3ème génération, il faut le faire 3 mois après la prise de risque.

Il existe aussi des tests de dépistages à résultats « rapides » ou tests rapides à orientation diagnostique (TROD). Il s’agit d’un prélèvement d’une goutte de sang au bout de doigts. Ce test permet d’avoir le résultat en quelques minutes (en général moins de 30 minutes). Ensuite, qu’il soit positif ou négatif, il devra obligatoirement être validé par une prise de sang.

Ils ne sont pas généralisés, pas en vente en pharmacie. Ils sont utilisés par certains hôpitaux. Des associations les utilisent pour diminuer les risques chez des publics vulnérables dans leur milieu de vie.
Ces tests sont aussi proposés pendant des actions de dépistages délocalisés, dans des asbl qui travaillent avec certains publics prioritaires.

Où faire un test TROD ?

Ces tests sont utilisés au Helpcenter d’Anvers et au Centre MIA à Bruxelles. Le test TROD est également possible dans certains plannings familiaux : https://www.betested.be/depistage-rapide/ouquand-realiser-un-trod-en-centres-de-planning-familial/

Un Autotest est également possible. Il est disponible en pharmacie et peut être fait à domicile. Il s’agit d’effectuer un prélèvement soi-même d’une goutte de sang au bout de son doigt. Ce test doit être réalisé 3 mois après la prise de risque et coûte environ 30€.

Pour une prise de risque de moins de 72h, il est possible aujourd’hui d’avoir un traitement d’urgence préventif qui peut réduire fortement les risques de contamination par le VIH/sida. Si c’est votre cas, il est urgent de vous rendre dans un Centre de référence sida (ou aux urgences d’un hôpital rattaché à un Centre de référence Sida, durant le week-end et les soirées) afin de pouvoir commencer le traitement TPE.

Autotest VIH : faites-le chez vous

Les autotests VIH sont disponibles en pharmacie, vous permettant de vous tester à domicile. Ce test est effectué sur une goutte de sang prélevée au bout du doigt, et vous obtiendrez les résultats en une quinzaine de minutes. Ces tests sont recommandés à partir de 3 mois après une prise de risque. Leur coût est d’environ 30€.

Quand faut-il faire le test ?

S’ils sont présents dans votre organisme, il faut un certain temps pour que les anticorps qui luttent contre le virus se développent.

Les tests de 4ème génération permettent de détecter la présence du virus après 6 semaines, de façon tout à fait fiable. Vous pouvez donc faire un test de dépistage 6 semaines après une prise de risque. Pour les tests de 3ème génération, il faut un délai de 3 mois entre une prise de risque et le test de dépistage. Même si le test est négatif, mieux vaut refaire un test 3 mois après la prise de risque pour être certain d’avoir un résultat totalement fiable.

Le test et les 2 consultations médicales coûtent de 0 à 50 €, mais il est entièrement remboursé par la mutuelle. Il est gratuit et anonyme au Centre MIA à Bruxelles pour un public cible, déterminé par l’INAMI (voir adresses utiles).

Tests de dépistage réalisés en Belgique

En comparaison à d’autres pays européens, la Belgique a un taux de dépistage du VIH élevé et relativement stable. En 2024, un nombre total de 770.191 tests VIH ont été réalisés, ce qui représente un taux de dépistage de 65 par 1 000 habitants.

Entre 2023 et 2024, le nombre de tests effectués a augmenté de 3%.

Les tests sont effectués beaucoup plus fréquemment dans le groupe d’âge 25-34 ans avec un taux de 174 tests par 1000 personnes comparativement à 110 par 1000 dans le groupe 35-44 ans, 73 par 1 000 dans le groupe 15- 24 ans, 60 par 1000 dans le groupe 45-54 ans et 41 par 1000 dans le groupe 55-64 ans et 32 par 1000 pour les 65+. Le taux de dépistage global des femmes est plus élevé que celui des hommes, correspondant à 72 tests par 1000 femmes contre 58 par 1000 hommes.

Le test de dépistage du VIH fait l’objet d’un remboursement par l’INAMI.

Source : « Epidémiologie du Sida et de l’infection au VIH en Belgique – Situation au 31 décembre 2024 », Service d’épidémiologie des maladies infectueuses.

Voir aussi :

MAJ 2025




Histoire du Sida

Quelles sont les origines du Sida ?

Les premiers cas suspects de Sida ont été observés aux Etats-Unis au début des années 1980. L’information a atteint le grand public via un article publié dans le “ New York Times ” du 3 juillet 1981. C’est au sein de la communauté homosexuelle qu’apparurent les premiers symptômes épidémiologiques indiquant que la maladie, pas encore nommée, est transmissible par voie sexuelle. Ces symptômes sont surtout des affections pulmonaires (pneumonie à pneumocystis), une infection buccale grave (le Muguet), parfois la leucémie, l’amaigrissement et surtout une importante diminution de l’immunité naturelle (virus de l’immunodéficience humaine, soit le VIH).

Dès 1982, les chercheurs scientifiques découvrirent que la transmission du VIH pouvait se faire également par le sang, surtout lors de transfusions sanguines. Il n’atteint donc pas que les homosexuels et les toxicomanes. Ce virus du VIH provoque le Sida, celui-ci étant le stade actif de la maladie. Fin 1981, un premier cas est signalé en France. En 1982, le Sida a touché 251 Américains dont 99 sont décédés. Les premiers cas sont identifiés en Belgique chez des malades venus de République démocratique du Congo. Les chercheurs pensent qu’avec l’Indépendance du Congo en 1960, les changements intervenus dans la société ont entraîné la propagation du virus de petits groupes de personnes séropositives vers des populations plus étendues à la fin des années 1970.

Très vite, on parlera d’épidémie car tous les continents sont atteints. Tous les grands laboratoires de recherche scientifique internationaux se mobilisent pour définir et tenter de circonscrire la maladie dont l’Institut Pasteur à Paris et l’équipe du Dr Montagnier qui feront énormément avancer la recherche. Mais des traces anciennes permettent aujourd’hui de supposer que la maladie est restée inconnue bien longtemps. Les premières preuves tangibles remontent à 1950 (l’analyse en 1983 du sérum d’un homme mort au Congo en 1950 révèle l’existence du VIH) et l’on peut penser que ce virus a toujours existé mais s’est manifesté sous d’autres formes (Sarcome de Kaposi : grave maladie de la peau, découverte par ledit Kaposi en 1872, le virus de l’Herpès). Une épidémie de sarcome de Kaposi se répandit au Congo et en Ouganda en 1930, deux pays où l’épidémie du sida est aujourd’hui endémique.

En 1985, les premiers tests de dépistage furent mis au point et testés, de même que le criblage systématique du sang destiné à la transfusion et à la fabrication de produits sanguins fut réalisé après le scandale du sang contaminé en France.
Dès 1986, vu la gravité de la situation dans le monde, le 1er décembre a été décrété « Journée Mondiale du SIDA » par l’OMS.
Les premières lueurs d’espoir pour les malades arrivèrent avec la découverte d’une molécule antivirale : l’AZT.
En 1989, 138 souches différentes de HIV ont été recensées. En 1990, le nombre estimé de malades du SIDA dans le monde est de 1 million.

Aujourd’hui, personne ne sait encore avec certitude d’où viennent ces souches du virus de l’immunodéficience humaine. De nombreuses théories ont circulé mais aucune d’entre elles n’a été prouvée ou réfutée inconditionnellement.

Comment s’est propagé le Sida ?

Le VIH s’est rapidement propagé par les modes connus de contamination : lors des rapports sexuels (homo-bi et hétérosexuels, multipartenaires…), contacts sanguins (seringues contaminées qu’on s’échange par exemple), transfusions, par voie “materno-fœtale”.

La libération des mœurs des années 60-70, dans les pays occidentaux, a certainement permis sa propagation, tout comme la “mobilité” accrue des populations par les voyages et la multiplication des contacts humains intercommunautaires.

Dans d’autres régions du monde, la polygamie, mais aussi la prostitution ou le manque d’hygiène souvent dû à des situations économiques lamentables, ont pu favoriser sa propagation. Dans certains pays, de très jeunes filles et femmes se prostituent sans se protéger par pure nécessité pour survivre ou pour soutenir leur famille.

On a dit que le virus est apparu chez le singe et aurait été transmis à l’homme. Le VIH a-t-il toujours existé ?

De nombreuses personnes et scientifiques pensent que le VIH était au départ une maladie animale qui aurait été transmise à l’homme. Ce passage se produit parfois dans la nature ; c’est le cas de beaucoup d’autres maladies animales, tel le virus d’Ebola.
Selon cette théorie, le VIH pourrait provenir de certains types de singes ou de chimpanzés. Certains virus qui touchent les singes, appelés virus de l’immunodéficience simienne (SIV) sont étroitement liés au VIH. Des chercheurs pensent qu’un de ces virus aurait pu se transformer en VIH, qu’en chassant et en mangeant des chimpanzés, les humains auraient pu le contracter. Les chercheurs des universités britanniques d’Oxford et belges de Louvain pensent qu’entre les années 1920 et 1950, l’urbanisation rapide, la construction des chemins de fer en République démocratique du Congo, les changements dans le commerce du sexe ont favorisé l’émergence et la propagation du Sida à partir de Kinshasa.

1981 : une date butoir dans l’histoire du Sida ?

Cette année-là, les scientifiques du monde entier se sont aperçus de la corrélation entre diverses manifestations du virus et surtout de la déficience immunitaire généralisée chez tous les malades atteints. Ils se sont alors concertés (pas toujours avec bienveillance au niveau de la concurrence entre laboratoires, firmes pharmaceutiques, pays…) pour lutter et découvrir les souches de ce mal qui envahissait la planète. Le diagnostic put être établi petit à petit, au cours des découvertes et des recherches poursuivies. Fin 1981, les premières données épidémiologiques indiquaient que le SIDA était une maladie infectieuse transmissible par voies sexuelles et sanguines. Depuis, ce fut la mobilisation générale dans le milieu médical, dans le monde scientifique puis politique. D’énormes moyens techniques et financiers furent dégagés. Des hôpitaux importants ont créé des services spécialisés, tant pour la recherche que pour traiter les patients. La recherche d’un vaccin, encore inconnu aujourd’hui, s’intensifia des deux côtés de l’Atlantique. Les campagnes d’information et de sensibilisation du grand public virent le jour.

Depuis quand peut-on parler d’une « épidémie pandémique » ?

L’ampleur de la crise du SIDA est toujours bien présente et de nombreux pays connaissent de graves épidémies de VIH/SIDA.

En Belgique, d’après la Plate-forme prévention sida, au cours de l’année 2019, 923 infections par le VIH ont été diagnostiquées en Belgique, soit 2,5 diagnostics par jour.

Depuis 3 années consécutives, le nombre de cas diagnostiqués est en augmentation en Belgique. En 2023, 665 nouveaux diagnostics d’infections par le VIH ont été établis. Parmi ceux-ci, 70% étaient des hommes. 76% des cas de VIH ont été diagnostiqués chez des personnes âgées de 20 à 49 ans.

Les taux de diagnostics du VIH les plus élevés chez les hommes sont observés dans l’arrondissement de Bruxelles, suivi de l’arrondissement d’Anvers et chez les femmes, également à Bruxelles, suivie des arrondissements d’Arlon et d’Anvers.

En 2023, Sciensano a estimé que le nombre de personnes vivant avec un VIH non diagnostiqué en Belgique était de 1325 personnes. Depuis 2011, le nombre estimé de personnes avec une infection par le VIH non diagnostiquée semble diminuer de manière constante.

Sources : https://preventionsida.org/wp-content/uploads/2024/11/Rapport_VIH_2024_fr_final.pdf

Les dernières statistiques mondiales sur l’état de l’épidémie du sida en VIH indique que :

  • 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2024 ;
  • 1,3 million de personnes sont devenues nouvellement infectées par le VIH en 2024 ;
  • 630.000 personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2024 ;
  • Fin décembre 2024, 31,6 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale.

(Données statistiques : Onusida)

Voir aussi :

MAJ 2025




Informations sur le VIH

Qu’est-ce que le sida ?

Le sida (initiales de Syndrome d’Immunodéficience Acquise) est provoqué par un virus appelé VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) qui s’introduit dans certaines cellules du sang jouant un rôle important dans la défense immunitaire du corps. Celui-ci perd ses défenses naturelles qui habituellement le préservent contre les atteintes des microbes.

Quand on est infecté par le VIH, on est séropositif et on le reste toute sa vie au stade des traitements actuels. Si une personne séropositive n’a pas de traitement, elle pourra être malade du sida (qui est le stade ultime de l’infection du VIH), dans les 10 à 15 ans après l’infection. Les personnes atteintes du sida sont toutes séropositives, mais les personnes séropositives ne sont pas toutes atteintes du sida.

Le sida est une infection sexuellement transmissible (IST) comme les hépatites, l’HPV (cancer du col utérin), la syphilis, l’herpès, etc. La plupart des IST guérissent rapidement si elles sont soignées à temps.

Actuellement, on distingue deux types de VIH : le VIH-1 et le VIH-2. Le VIH-1 est le virus majoritaire dans le monde. Le VIH-2 se retrouve surtout en Afrique de l’ouest, il est moins pathogène que le VIH-1 dont il est cousin mais très différent génétiquement. De ces deux types de VIH, il existe plusieurs souches du sida ce qui en fait sa complexité et engendre de grandes difficultés quant à la mise au point d’un vaccin.

Dans le corps, le virus du sida se trouve partout dans les liquides organiques donc dans le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel.

Comment se transmet le VIH ?

Le VIH et les IST se transmettent essentiellement de 3 façons : rapports sexuels non protégés (pénétration vaginale ou anale sans préservatif), transmission sanguine (notamment lors de l’utilisation d’aiguilles ou de seringues non stérilisées), transmission de la mère séropositive à l’enfant (pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement).

Il y a de très faibles risques de transmission lors d’une fellation ou d’un cunnilingus sauf si l’un des partenaires présente des blessures importantes dans la bouche.

Modes de transmission du VIH
OUI, il y a risque de transmission du virus NON, il n’y a aucun risque de transmission du virus
Pénétration vaginale Oui, risque important  
Pénétration anale Oui, risque important  
Partage de seringues Oui, risque important  
Fellation Oui, risque modéré pour la personne qui fait la fellation et pour la personne qui la reçoit, si blessures importantes dans la bouche, si éjaculation dans la bouche  
Grossesse, accouchement, allaitement Oui transmission mère/enfant : durant la grossesse (contamination par voie sanguine), pendant l’accouchement (par voie sanguine et par les secrétions vaginales) et l’allaitement (par le lait maternel). Un accompagnement médical adapté, permet aux mères séropositives de donner naissance à un enfant non contaminé  
Cunnilingus Il existe un risque exceptionnel de transmission à la personne qui fait le cunnilingus; si lésions buccales ou pendant les règles  
Utilisation d’un godemiché ou d’un autre objet sexuel Il y a un risque uniquement s’il a été utilisé par plusieurs personnes et qu’il n’est pas recouvert d’un préservatif  
Anulingus   Non. Aucun cas de transmission du Sida mais il y a risque de transmission des autres IST et de l’hépatite A
Circoncision   Non sauf si le matériel utilisé pour l’intervention chirurgicale n’est pas stérilisé
Piercing, tatouage   Non sauf si le matériel utilisé n’est pas stérilisé
Don de sang, transfusion   Non, en principe il n’y a plus de risques de contamination dans nos pays (sauf si matériel non stérilisé)
Soins dentaires   Non (sauf si matériel non stérilisé mais plus de risques en ce qui concerne la transmission d’autres IST)
Baisers, caresses, masturbation   Non
Moustiques, animaux domestiques   Non
Se prendre dans les bras, se serrer la main, boire dans le même verre   Non
Partager le rasoir d’une personne infectée Oui, sauf si le rasoir est stérilisé

 

Une personne séropositive est-elle pour autant malade du sida ?

Pas forcément.

Quand une personne séropositive est contaminée par le VIH, elle peut avoir très peu de symptômes (état grippal les 15 premiers jours qui suivent la contamination) pendant des années et vivre normalement mais le virus se développe dans son corps et détruit petit à petit les défenses immunitaires. Le virus VIH vit aux dépens des cellules humaines, les attaque et détruit les globules blancs qui protègent des infections. Il détruit particulièrement les lymphocytes T4 : cellules du système immunitaire dont la prolifération permet de diriger et d’activer d’autres cellules de l’immunité, comme les lymphocytes B, pour éliminer un pathogène. Ces cellules protègent le corps contre les maladies et infections.

Il existe des traitements antirétroviraux (ARV) qui permettent à une personne séropositive de contrôler le virus et d’éviter de développer le sida. En d’autres termes, le sida est le stade le plus avancé de l’infection par le VIH, mais il n’est pas inévitable. Le sida ne se développe qu’en l’absence de traitement ou si le traitement est initié trop tardivement. Une personne vivant avec le VIH peut avoir une espérance de vie similaire à celle d’une personne non infectée, à condition de suivre correctement son traitement.

En cas d’absence de traitement, la transition vers le stade sida est liée à l’apparition d’infections opportunistes (dues à des germes habituellement peu agressifs mais qui sont susceptibles de provoquer de graves complications en affectant des personnes ayant un système immunitaire très affaibli), de certains cancers et d’infections neurologiques.

Actuellement, on sait que, sans traitement, la majorité des personnes contaminées développent des complications de l’infection VIH ou un SIDA entre 10 et 15 ans après leur contamination. Les personnes séropositives doivent donc être suivies médicalement.

Quels sont les symptômes du sida ?

La plupart des personnes infectées ne manifestent pas de symptômes directement après leur infection et ne savant donc pas qu’elles sont contaminées. Les premiers troubles sont variables d’une personne à l’autre et font en général penser à la grippe : problèmes de peau, perte de poids, apparition de ganglions, fièvres et diarrhées inexpliquées et apparition d’infections graves dites « opportunistes » car elles profitent de l’effondrement du système immunitaire (infections virales ou parasitaires, certains cancers ou lymphomes, pneumonies).

Le système immunitaire est attaqué par le virus VIH, c’est à dire qu’il va fonctionner beaucoup moins bien, certaines infections et troubles vont apparaître. Il est important de noter qu’il n’y a pas automatiquement de symptômes.

Actuellement, grâce aux traitements antiviraux, on arrive à contrôler la réplication du virus et donc à éviter cet effondrement du système immunitaire. Ces traitements permettent même de restaurer certaines fonctions du système immunitaire. Actuellement, il y a donc de moins en moins d’affections opportunistes dans les pays où les traitements sont disponibles.

Y a-t’il un risque de surcontamination lorsqu’on est déjà contaminé par le sida ?

Il y a peu de risque de surcontamination pour les personnes séropositives. Cela reste exceptionnel. En théorie, la surcontamination peut survenir lorsque deux personnes séropositives ont des relations sexuelles non protégées entre elles, l’une pourrait transmettre à l’autre une souche virale plus virulente du SIDA.

Sources : https://preventionsida.org et https://www.sciensano.be/fr/sujets-sante/vih-et-sida#qu-est-ce-que-le-sida-.

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MAJ 2025




Sida : risques de transmission pendant les rapports sexuels

La contamination au VIH d’une personne à l’autre peut avoir lieu via un contact sexuel.

Y-a-t-il plus de risques de contamination lors d’une pénétration anale ou vaginale sans préservatif ?

Il y a des risques de contamination élevés dans les deux situations, s’il n’y a pas de rapport sexuel avec préservatif. Cependant, la muqueuse anale est plus fragile et lors d’une pénétration, elle peut subir des lésions (risque de contamination par le VIH ou les hépatites), elle peut aussi engendrer des saignements et mettre le sexe masculin en contact avec une éventuelle infection.

La pénétration anale induit des frottements plus importants que la pénétration vaginale, il est important de veiller à disposer d’un préservatif plus solide pour ce type de pratique sexuelle et de toujours utiliser, dans ce cas, du lubrifiant à base d’eau. Lors d’une pénétration vaginale, une femme qui a une lubrification vaginale insuffisante pourrait rencontrer le même type de phénomène.

En plus du VIH, la pénétration vaginale ou anale sans protection augmente également les risques de contracter d’autres infections sexuellement transmissibles (IST), comme la syphilis, la gonorrhée, le papillomavirus humain (HPV), et l’herpès génital. Ces infections peuvent fragiliser davantage les muqueuses et accroître les probabilités de transmission du VIH.

Est-il possible d’être contaminé lors d’une fellation sans préservatif ?

Le risque existe surtout s’il y a éjaculation dans la bouche quand on fait une fellation. Lors de cette pratique sexuelle, il y a un contact entre les liquides corporels (goutte du début de l’érection, liquide séminal, salive) et les muqueuses (gland du sexe de l’homme, bouche).
Le sperme d’une personne contaminée contient une concentration plus ou moins importante du virus. Le risque est plus grand s’il y a des blessures importantes dans la bouche : gingivite (inflammation des gencives), candidose (infection avec lésions cutanées)…
Pour ne courir aucun risque, il faut pratiquer la fellation avec un préservatif. Si on reçoit une fellation, le risque de transmission du VIH est pratiquement nul. Le risque est plus important pour la personne qui fait la fellation.

Une personne pourrait-elle contracter le VIH avec son nouveau partenaire s’ils n’utilisent pas de préservatifs et qu’il/elle dit ne pas être porteur du VIH ?

Les rapports sans préservatifs sont à risque uniquement si le partenaire est contaminé par le VIH. Même si vous lui faites confiance, il est impossible d’être certain que son partenaire n’est pas porteur du virus sans avoir fait un test de dépistage. S’il a eu un rapport à risque très récemment, il est possible qu’il ne sache pas lui-même qu’il est contaminé et qu’en toute bonne foi, il se croie séronégatif. Votre partenaire ne souhaite pas mettre de préservatif avec vous mais peut-être n’en-a-t-il pas utilisé, précédemment, avec les autres partenaires. Au début d’une relation, et pour éviter tout malaise, mieux vaut que les deux partenaires fassent le test. En attendant, prenez la précaution indispensable d’utiliser des préservatifs.

Y-a-t-il un risque de transmission lors d’un cunnilingus ?

Le risque de transmission du virus du SIDA lors d’un cunnilingus est faible mais pas nul, surtout durant la période des règles. Dans le monde, peu de cas ont été répertoriés par ce mode de transmission. Une femme, à qui on fait un cunnilingus, ne pourrait être contaminée par la salive, qui ne transmet pas le VIH. Elle pourrait cependant être contaminée si du sang contaminé se trouvant dans la bouche du partenaire entre en contact avec le vagin ou si le partenaire a pratiqué un cunnilingus ou une fellation à un autre partenaire juste avant. Il serait éventuellement possible que la personne qui pratique un cunnilingus à une femme séropositive soit contaminée, il faudrait alors qu’il y ait un contact avec du sang de la partenaire lors des règles notamment. La personne qui fait le cunnilingus pourrait être contaminée si du sperme, du liquide séminal ou encore du liquide vaginal contaminés d’un autre partenaire se trouve encore sur le vagin. Un moyen de se protéger est de découper un préservatif (de préférence non lubrifié), ou d’utiliser un carré de latex (ce qu’on appelle une digue dentaire) à appliquer sur la bouche afin de faire barrière.

Y-a-t-il une explication quant au relâchement de la protection individuelle contre le virus ?

L’une des explications peut être qu’il y a eu de nombreuses améliorations dans les traitements, cela a entraîné une certaine banalisation de la maladie. Actuellement, les plus jeunes appartiennent en quelque sorte à la génération de « l’après-trithérapies ». Le succès de ces trithérapies a, comme effet pervers parfois, d’entretenir l’illusion que ces médicaments guérissent. Certaines personnes ne savent pas exactement ce qu’est et comment se transmet le VIH, il y a là un réel effritement des connaissances. Une autre cause est aussi que certaines personnes n’aiment pas utiliser de préservatif (il n’est en général pas considéré comme quelque chose d’agréable, parfois considéré comme un frein au plaisir ou en procurant moins), n’osent pas en acheter ou trouvent leur prix trop élevé. Plus globalement, le relâchement est aussi celui des politiques, des médias et des associations en matière de prévention et de moindre visibilité de la maladie, dans certains pays.

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Sida : comment se protéger?

Pour se protéger entièrement du virus du sida ou d’autres IST lors des relations sexuelles, l’utilisation d’un préservatif est le seul moyen. Pour les usagers de drogues, utilisez du matériel d’injection stérile et ne le partagez surtout pas !

Qu’est-ce que le préservatif ?

Le préservatif masculin que l’on appelle aussi capote ou condom est un “doigt” en caoutchouc très fin qui se déroule sur le pénis en érection. Il est composé de latex (il existe aussi en polyuréthane ou en latex déprotéinisé pour les allergiques). Puisqu’il empêche le sperme de passer, il est à l’origine un moyen de contraception. De plus, comme il empêche le contact de toutes sécrétions entre les muqueuses du sexe de l’homme et de la femme, il protège également contre les maladies sexuellement transmissibles (IST), dont le sida.

Actuellement, il est LE SEUL mode de protection réellement efficace contre les risques de transmission du sida lors de rapports sexuels. Il est donc fortement conseillé de l’utiliser à chaque rapport, principalement au début de la relation avec un nouveau partenaire (même si l’on n’ose pas aborder le sujet), à plus forte raison si celui-ci a eu des relations à risque ou si un dépistage au VIH n’a pas été effectué récemment par l’un ou l’autre des partenaires.

Aucun autre contraceptif ne protège actuellement du virus du sida.

Quand et Comment se servir d’un préservatif ?

Son efficacité dépend avant tout d’un emploi correct. Afin de bien placer le préservatif, il faut :

  • Vérifier la date de péremption ;
  • Attendre que le pénis soit complètement en érection ;
  • Sortir le préservatif de son emballage sans le dérouler (ne pas ouvrir l’emballage avec des ciseaux ou avec les dents). Ne pas le toucher avec les ongles ou une bague (risques de déchirure) ;
  • Placer le préservatif sur le bout du pénis (le gland) (le bord enroulé doit être à l’extérieur) et le dérouler complètement sur le pénis ;
  • Pincer le bout du préservatif pour chasser l’air et laisser une poche qui récupérera le sperme ;
  • Si nécessaire, utiliser un lubrifiant à base d’eau ; il diminue le frottement entre le latex et les muqueuses et donc le risque de rupture du préservatif. Il protège contre l’apparition d’irritations ou de blessures, surtout en cas de pénétration anale. Ne pas utiliser de vaseline ou de produits gras pouvant altérer la résistance du latex ;
  • Placer le préservatif AVANT le début de la pénétration et non juste avant l’éjaculation afin d’éviter tout contact avec les muqueuses ;
  • Retirer le pénis après l’éjaculation mais avant la fin de l’érection, en maintenant le préservatif à sa base de manière à ne pas laisser échapper de sperme, faire un petit nœud et le jeter dans une poubelle avec sac plastique.

Remarques : Le préservatif ne peut être utilisé qu’une seule et unique fois et doit être jeté après utilisation. Conservez vos préservatifs dans un endroit sec et frais, à l’abri de la lumière.

Qualités et coûts des préservatifs

Il existe plusieurs qualités de préservatifs mais on peut dire aujourd’hui que tous sont sûrs. Néanmoins, le mieux est de choisir des condoms solides, avec un réservoir, déjà lubrifiés et testés électroniquement. Ce qui doit être le cas des préservatifs vendus en Belgique. Il en existe aussi plusieurs modèles que vous pouvez tester chez vous afin de trouver celui qui vous convient le mieux ; certains sont plus souples, d’autres plus robustes, de tailles et de modèles variables.

Tous ces préservatifs sont en vente en pharmacie, dans les grandes surfaces, dans des distributeurs automatiques de nombreux établissements (débits de boissons, hôtels, restaurants et dans certaines écoles) ou gratuits dans les centres de planning familial et dans certains centres d’information jeunesse comme Infor Jeunes. Le coût moyen d’un préservatif varie entre 0,20 centimes et 1,50€.

Qu’est-ce que le préservatif pour femmes ?

Le préservatif féminin ou Femidon est composé de nitrile une matière hypoallergénique (prélubrifié à la silicone). Il s’agit d’une enveloppe en polyuréthane (plastique souple) en forme de tube que la femme place à l’intérieur de son vagin avant d’avoir une relation sexuelle (il peut être placé plusieurs heures à l’avance). Il est peu utilisé mais il a pourtant des avantages comme de pouvoir être placé bien avant un rapport sexuel, ne pas comprimer le sexe masculin, permettre aux femmes de maitriser leur moyen de contraception.

Un inconvénient : le prix est plus élevé que le préservatif masculin, au minimum 3€ l’unité.

Le préservatif féminin est une alternative au préservatif masculin, il protège aussi contre la transmission du VIH.

Mode d’emploi

  • Mettez un lubrifiant (hydrosoluble ou à base d’huile mais pas de vaseline) à l’intérieur et à l’extérieur du condom ;
  • Pincez l’anneau interne (à l’extrémité fermée) et à l’aide des doigts, poussez doucement le condom le plus loin possible dans le vagin, comme si vous insériez un diaphragme ou un tampon sans applicateur ;
  • Laissez l’anneau externe (à l’extrémité ouverte) hors du vagin pour qu’il recouvre la région des lèvres ;
  • Guidez le pénis de votre partenaire vers l’ouverture du condom ;
  • Si, au cours de la relation sexuelle, le condom commence à vouloir sortir du vagin ou à glisser, appliquez du lubrifiant sur le pénis ;
  • Après la relation, et avant de vous lever, fermer le condom en pinçant l’anneau extérieur, puis tirez doucement et jetez-le à la poubelle.

Remarque : Les préservatifs féminins, tout comme les préservatifs masculins, ne peuvent évidemment pas être réutilisés.

Et en cas d’allergie au Latex ?

Pour les personnes allergiques au latex, des alternatives en polyisoprène ou en polyuréthane existent. Ces matériaux offrent une protection similaire contre les IST, y compris le VIH. Il est crucial de lire les étiquettes pour s’assurer que le produit répond aux normes de sécurité internationale (exemple : marquage CE en Europe).

Où peut-on se procurer des seringues stériles ?

Pour les usagers de drogues, le risque de contamination encouru par le partage d’une seringue entre plusieurs utilisateurs est réel. Lors de l’injection, ne partagez ni seringue, ni aiguille, ni filtre, ni coton, ni cuillère car la transmission du virus du sida se fait également par le matériel d’injection et pas seulement par la seringue. Les seringues et le matériel doivent être à usage unique ou au moins ne servir qu’à un seul et unique usager.

Les seringues stériles peuvent être obtenues dans des pharmacies (kit d’injections Steribox), les centres de planning familial, les centres de santé (mentale et physique) et aussi les comptoirs d’échange établis dans les grandes villes : Bruxelles, Liège, Charleroi. Certains proposent la formule : “Une seringue usagée contre une seringue stérile”.

Quelles sont les protections à prendre lors d’un voyage

Toutes les protections d’usage sont évidemment à prendre en voyage (voir ci-dessus). Il faut garder en mémoire que les vacances sont propices aux rencontres amoureuses et à un certain relâchement de la vigilance. Garder un préservatif à portée de main, dans son portefeuille ou son sac à main, près de son lit ou dans sa salle de bain, est recommandé.

Dans certains pays, on trouve difficilement des préservatifs, il est donc prudent d’en acheter avant le départ. Dans les pays en voie de développement, il est plus que conseillé, en cas de besoin de soins médicaux (dentiste, médecin pour petites ou grandes blessures) ou d’hospitalisation, de s’informer des modes de stérilisation du matériel utilisé et, en cas de transfusion, de la qualité du sang injecté.

La PrEP, un traitement préventif

La PrEP est un médicament préventif destiné aux personnes à risque élevé d’exposition au VIH, comme les travailleurs du sexe, les personnes ayant des partenaires séropositifs ou les usagers de drogues par intraveineuse. Pris quotidiennement ou « à la demande » avant et après une situation à risque, ce traitement peut réduire de manière significative le risque d’infection. Disponible sur ordonnance, il est délivré dans les centres de santé spécialisés ou certaines pharmacies.

Pour plus d’infos, consulter : https://myprep.be/

L’importance du dépistage régulier

En complément à l’utilisation du préservatif, le dépistage régulier du VIH est une mesure cruciale pour limiter la propagation du virus. Le dépistage peut être réalisé chez un médecin, à l’hôpital, dans des centres de planning familial ou lors de campagnes de dépistage organisées. Les tests rapides à orientation diagnostique (TROD) offrent un résultat en 15 à 30 minutes, ce qui permet une prise en charge rapide si le résultat est positif.

Liste des endroits où il est possible de faire le test ici

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