Histoire du Sida

Quelles sont les origines du Sida ?

Les premiers cas suspects de Sida ont été observés aux Etats-Unis au début des années 1980. L’information a atteint le grand public via un article publié dans le “ New York Times ” du 3 juillet 1981. C’est au sein de la communauté homosexuelle qu’apparurent les premiers symptômes épidémiologiques indiquant que la maladie, pas encore nommée, est transmissible par voie sexuelle. Ces symptômes sont surtout des affections pulmonaires (pneumonie à pneumocystis), une infection buccale grave (le Muguet), parfois la leucémie, l’amaigrissement et surtout une importante diminution de l’immunité naturelle (virus de l’immunodéficience humaine, soit le VIH).

Dès 1982, les chercheurs scientifiques découvrirent que la transmission du VIH pouvait se faire également par le sang, surtout lors de transfusions sanguines. Il n’atteint donc pas que les homosexuels et les toxicomanes. Ce virus du VIH provoque le Sida, celui-ci étant le stade actif de la maladie. Fin 1981, un premier cas est signalé en France. En 1982, le Sida a touché 251 Américains dont 99 sont décédés. Les premiers cas sont identifiés en Belgique chez des malades venus de République démocratique du Congo. Les chercheurs pensent qu’avec l’Indépendance du Congo en 1960, les changements intervenus dans la société ont entraîné la propagation du virus de petits groupes de personnes séropositives vers des populations plus étendues à la fin des années 1970.

Très vite, on parlera d’épidémie car tous les continents sont atteints. Tous les grands laboratoires de recherche scientifique internationaux se mobilisent pour définir et tenter de circonscrire la maladie dont l’Institut Pasteur à Paris et l’équipe du Dr Montagnier qui feront énormément avancer la recherche. Mais des traces anciennes permettent aujourd’hui de supposer que la maladie est restée inconnue bien longtemps. Les premières preuves tangibles remontent à 1950 (l’analyse en 1983 du sérum d’un homme mort au Congo en 1950 révèle l’existence du VIH) et l’on peut penser que ce virus a toujours existé mais s’est manifesté sous d’autres formes (Sarcome de Kaposi : grave maladie de la peau, découverte par ledit Kaposi en 1872, le virus de l’Herpès). Une épidémie de sarcome de Kaposi se répandit au Congo et en Ouganda en 1930, deux pays où l’épidémie du sida est aujourd’hui endémique.

En 1985, les premiers tests de dépistage furent mis au point et testés et le criblage systématique du sang destiné à la transfusion et à la fabrication de produits sanguins fut réalisé après le scandale du sang contaminé en France.
Dès 1986, vu la gravité de la situation dans le monde, le 1er décembre a été décrété « Journée Mondiale du SIDA » par l’OMS.
Les premières lueurs d’espoir pour les malades arrivèrent avec la découverte d’une molécule antivirale : l’AZT.
En 1989, 138 souches différentes de HIV ont été recensées. En 1990, le nombre estimé de malades du SIDA dans le monde est de 1 million.

Aujourd’hui, personne ne sait encore avec certitude d’où viennent ces souches du virus de l’immunodéficience humaine. De nombreuses théories ont circulé mais aucune d’entre elles n’a été prouvée ou réfutée inconditionnellement.

Comment s’est propagé le Sida ?

Le VIH s’est rapidement propagé par les modes connus de contamination : lors des rapports sexuels (homo-bi et hétérosexuels, multipartenaires…), contacts sanguins (seringues contaminées qu’on s’échange par exemple), transfusions, par voie “materno-fœtale”.

La libération des mœurs des années 60-70, dans les pays occidentaux, a certainement permis sa propagation, tout comme la “mobilité” accrue des populations par les voyages et la multiplication des contacts humains intercommunautaires.

Dans d’autres régions du monde, la polygamie, mais aussi la prostitution ou le manque d’hygiène souvent dû à des situations économiques lamentables, ont pu favoriser sa propagation. Dans certains pays, de très jeunes filles et femmes se prostituent sans se protéger par pure nécessité pour survivre ou pour soutenir leur famille.

On a dit que le virus est apparu chez le singe et aurait été transmis à l’homme. Le VIH a-t-il toujours existé ?

De nombreuses personnes et scientifiques pensent que le VIH était au départ une maladie animale qui aurait été transmise à l’homme. Ce passage se produit parfois dans la nature ; c’est le cas de beaucoup d’autres maladies animales, tel le virus d’Ebola.
Selon cette théorie, le VIH pourrait provenir de certains types de singes ou de chimpanzés. Certains virus qui touchent les singes, appelés virus de l’immunodéficience simienne (SIV) sont étroitement liés au VIH. Des chercheurs pensent qu’un de ces virus aurait pu se transformer en VIH, qu’en chassant et en mangeant des chimpanzés, les humains auraient pu le contracter. Les chercheurs des universités britanniques d’Oxford et belges de Louvain pensent qu’entre les années 1920 et 1950, l’urbanisation rapide, la construction des chemins de fer en République démocratique du Congo, les changements dans le commerce du sexe ont favorisé l’émergence et la propagation du Sida à partir de Kinshasa.

1981 : une date butoir dans l’histoire du Sida ?

Cette année-là, les scientifiques du monde entier se sont aperçus de la corrélation entre diverses manifestations du virus et surtout de la déficience immunitaire généralisée chez tous les malades atteints. Ils se sont alors concertés (pas toujours avec bienveillance au niveau de la concurrence entre laboratoires, firmes pharmaceutiques, pays…) pour lutter et découvrir les souches de ce mal qui envahissait la planète. Le diagnostic put être établi petit à petit, au cours des découvertes et des recherches poursuivies. Fin 1981, les premières données épidémiologiques indiquaient que le SIDA était une maladie infectieuse transmissible par voies sexuelles et sanguines. Depuis, ce fut la mobilisation générale dans le milieu médical, dans le monde scientifique puis politique. D’énormes moyens techniques et financiers furent dégagés. Des hôpitaux importants ont créé des services spécialisés, tant pour la recherche que pour traiter les patients. La recherche d’un vaccin, encore inconnu aujourd’hui, s’intensifia des deux côtés de l’Atlantique. Les campagnes d’information et de sensibilisation du grand public virent le jour.

Depuis quand peut-on parler d’une « épidémie pandémique » ?

L’ampleur de la crise du SIDA est toujours bien présente et de nombreux pays connaissent de graves épidémies de VIH/SIDA.

En Belgique, d’après la Plate-forme prévention sida, au cours de l’année 2019, 923 infections par le VIH ont été diagnostiquées en Belgique, soit 2,5 diagnostics par jour.

En 2022, 597 nouveaux diagnostics d’infections par le VIH ont été établis en Belgique, soit en moyenne 1,6 nouveaux diagnostics par jour. Parmi ceux-ci, 69,4 % étaient des hommes. 71,3% des cas de VIH ont été diagnostiqués chez des personnes âgées de 25 à 49 ans. Les personnes de 20 à 49 ans représentaient 78 % des diagnostics de séropositivité en 2019.

En 2022, 248 nouveaux diagnostics de VIH ont été posés chez des HSH ; cela représente une diminution de 5 % par rapport à 2021, la tendance à la baisse des années précédentes est ainsi poursuivie. Seulement chez les 20-29 ans, on observe une augmentation des diagnostics depuis 2 ans (+34 % par rapport à 2021).

Les taux de diagnostics du VIH les plus élevés chez les hommes sont observés dans l’arrondissement de Bruxelles, suivi de l’arrondissement d’Anvers et chez les femmes, également à Bruxelles, suivie des arrondissements d’Arlon et d’Anvers.

En 2022, Sciensano a estimé que le nombre de personnes vivant avec un VIH non diagnostiqué en Belgique était de 622 personnes. Depuis 2011, le nombre estimé de personnes avec une infection par le VIH non diagnostiquée semble diminuer de manière constante.

Sources : https://www.sciensano.be/en/biblio/epidemiologie-du-vih-en-belgique-situation-au-31-decembre-2022

Les dernières statistiques mondiales sur l’état de l’épidémie du sida en VIH indique que :

  • 39 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2022 ;
  • 1,3 million de personnes sont devenues nouvellement infectées par le VIH en 2022 ;
  • 630000 personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2022 ;
  • 29,8 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2022.

(Données statistiques : Onusida)

MAJ 2023


Informations sur le VIH

Qu’est-ce que le sida ?

Le sida (initiales de Syndrome d’Immunodéficience Acquise) est provoqué par un virus appelé VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) qui s’introduit dans certaines cellules du sang jouant un rôle important dans la défense immunitaire du corps. Celui-ci perd ses défenses naturelles qui habituellement le préservent contre les atteintes des microbes.

Quand on est infecté par le VIH, on est séropositif et on le reste toute sa vie au stade des traitements actuels. Si une personne séropositive n’a pas de traitement, elle pourra être malade du sida (qui est le stade ultime de l’infection du VIH), dans les 10 à 15 ans après l’infection. Les personnes atteintes du sida sont toutes séropositives, mais les personnes séropositives ne sont pas toutes atteintes du sida.

Le sida est une infection sexuellement transmissible (IST) comme les hépatites, l’HPV (cancer du col utérin), la syphilis, l’herpès, etc. La plupart des IST guérissent rapidement si elles sont soignées à temps.

Actuellement, on distingue deux types de VIH : le VIH-1 et le VIH-2. Le VIH-1 est le virus majoritaire dans le monde. Le VIH-2 se retrouve surtout en Afrique de l’ouest, il est moins pathogène que le VIH-1 dont il est cousin mais très différent génétiquement. De ces deux types de VIH, il existe plusieurs souches du sida ce qui en fait sa complexité et engendre de grandes difficultés quant à la mise au point d’un vaccin.

Dans le corps, le virus du sida se trouve partout dans les liquides organiques donc dans le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel.

Comment se transmet le VIH ?

Le VIH et les IST se transmettent essentiellement de 3 façons : rapports sexuels non protégés (pénétration vaginale ou anale sans préservatif), transmission sanguine (notamment lors de l’utilisation d’aiguilles ou de seringues non stérilisées), transmission de la mère séropositive à l’enfant (pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement).

Il y a de très faibles risques de transmission lors d’une fellation ou d’un cunnilingus sauf si l’un des partenaires présente des blessures importantes dans la bouche.

Modes de transmission du VIH
OUI, il y a risque de transmission du virus NON, il n’y a aucun risque de transmission du virus
Pénétration vaginale Oui, risque important
Pénétration anale Oui, risque important
Partage de seringues Oui, risque important
Fellation Oui, risque modéré pour la personne qui fait la fellation et pour la personne qui la reçoit, si blessures importantes dans la bouche, si éjaculation dans la bouche
Grossesse, accouchement, allaitement Oui transmission mère/enfant : durant la grossesse (contamination par voie sanguine), pendant l’accouchement (par voie sanguine et par les secrétions vaginales) et l’allaitement (par le lait maternel). Un accompagnement médical adapté, permet aux mères séropositives de donner naissance à un enfant non contaminé
Cunnilingus Il existe un risque exceptionnel de transmission à la personne qui fait le cunnilingus; si lésions buccales ou pendant les règles
Utilisation d’un godemiché ou d’un autre objet sexuel Il y a un risque uniquement s’il a été utilisé par plusieurs personnes et qu’il n’est pas recouvert d’un préservatif
Anulingus Non. Aucun cas de transmission du Sida mais il y a risque de transmission des autres IST et de l’hépatite A
Circoncision Non sauf si le matériel utilisé pour l’intervention chirurgicale n’est pas stérilisé
Piercing, tatouage Non sauf si le matériel utilisé n’est pas stérilisé
Don de sang, transfusion Non, en principe il n’y a plus de risques de contamination dans nos pays (sauf si matériel non stérilisé)
Soins dentaires Non (sauf si matériel non stérilisé mais plus de risques en ce qui concerne la transmission d’autres MST)
Baisers, caresses, masturbation Non
Moustiques, animaux domestiques Non
Se prendre dans les bras, se serrer la main Non

Une personne séropositive est-elle pour autant malade du sida ?

Une personne séropositive a été contaminée par le VIH. Pendant des années, elle peut avoir très peu de symptômes (état grippal les 15 premiers jours qui suivent la contamination) et vivre normalement mais le virus se développe dans son corps et détruit petit à petit les défenses immunitaires. Le virus VIH vit aux dépens des cellules humaines, les attaque et détruit les globules blancs qui protègent des infections. Il détruit particulièrement les lymphocytes T4 : cellules du système immunitaire dont la prolifération permet de diriger et d’activer d’autres cellules de l’immunité, comme les lymphocytes B, pour éliminer un pathogène. Ces cellules protègent le corps contre les maladies et infections. La transition vers le stade sida est liée à l’apparition d’infections opportunistes (dues à des germes habituellement peu agressifs mais qui sont susceptibles de provoquer de graves complications en affectant des personnes ayant un système immunitaire très affaibli), de certains cancers et d’infections neurologiques.

Actuellement, on sait que, sans traitement, la majorité des personnes contaminées développent des complications de l’infection VIH ou un SIDA entre 10 et 15 ans après leur contamination. Les personnes séropositives doivent donc être suivies médicalement.

Quels sont les symptômes du sida ?

Le système immunitaire est attaqué par le virus VIH, c’est à dire qu’il va fonctionner beaucoup moins bien, certaines infections et troubles vont apparaître. Il est important de noter qu’il n’y a pas automatiquement de symptômes.

Les premiers troubles sont variables d’une personne à l’autre et font en général penser à la grippe : problèmes de peau, perte de poids, apparition de ganglions, fièvres et diarrhées inexpliquées et apparition d’infections graves dites « opportunistes » car elles profitent de l’effondrement du système immunitaire (infections virales ou parasitaires, certains cancers ou lymphomes, pneumonies).

Actuellement, grâce aux traitements antiviraux, on arrive à contrôler la réplication du virus et donc à éviter cet effondrement du système immunitaire. Ces traitements permettent même de restaurer certaines fonctions du système immunitaire. Actuellement, il y a donc de moins en moins d’affections opportunistes dans les pays où les traitements sont disponibles.

Y a-t’il un risque de surcontamination lorsqu’on est déjà contaminé par le sida ?

Il y a peu de risque de surcontamination pour les personnes séropositives. La surcontamination est exceptionnelle. En théorie, la surcontamination c’est le cas où deux personnes séropositives auraient des relations sexuelles non protégées entre elles, l’une peut transmettre à l’autre une souche virale plus virulente du SIDA.

Sources : https://preventionsida.org et https://www.sciensano.be/fr/sujets-sante/vih-et-sida#qu-est-ce-que-le-sida-.

MAJ 2023


Sida : comment se protéger?

Qu’est-ce que le préservatif ?

Le préservatif masculin que l’on appelle aussi capote ou condom est un “doigt” en caoutchouc très fin qui se déroule sur le pénis en érection. Il est composé de latex (il existe aussi en polyuréthane ou en latex déprotéinisé pour les allergiques). Puisqu’il empêche le sperme de passer, il est à l’origine un moyen de contraception. De plus, comme il empêche le contact de toutes sécrétions entre les muqueuses du sexe de l’homme et de la femme, il protège également contre les maladies sexuellement transmissibles (IST), dont le sida.

Actuellement, il est LE SEUL mode de protection réellement efficace contre les risques de transmission du sida lors de rapports sexuels. Il est donc fortement conseillé de l’utiliser à chaque rapport, principalement  au début de la relation avec un nouveau partenaire (même si l’on n’ose pas aborder le sujet), à plus forte raison si celui-ci a eu des relations à risque ou si un dépistage au VIH n’a pas été effectué récemment par l’un ou l’autre des partenaires.
Aucun autre contraceptif ne protège actuellement du virus du sida.

Quand et Comment se servir d’un préservatif ?

Son efficacité dépend avant tout d’un emploi correct. Afin de bien placer le préservatif, il faut :

  • Vérifier la date de péremption ;
  • Attendre que le pénis soit complètement en érection ;
  • Sortir le préservatif de son emballage sans le dérouler (ne pas ouvrir l’emballage avec des ciseaux ou avec les dents). Ne pas le toucher avec les ongles ou une bague (risques de déchirure) ;
  • Placer le préservatif sur le bout du pénis (le gland) (le bord enroulé doit être à l’extérieur) et le dérouler complètement sur le pénis ;
  • Pincer le bout du préservatif pour chasser l’air et laisser une poche qui récupérera le sperme ;
  • Si nécessaire, utiliser un lubrifiant à base d’eau ; il diminue le frottement entre le latex et les muqueuses et donc le risque de rupture du préservatif. Il protège contre l’apparition d’irritations ou de blessures, surtout en cas de pénétration anale. Ne pas utiliser de Vaseline ou de produits gras pouvant altérer la résistance du latex ;
  • Placer le préservatif AVANT le début de la pénétration et non juste avant l’éjaculation afin d’éviter tout contact avec les muqueuses ;
  • Retirer le pénis après l’éjaculation mais avant la fin de l’érection, en maintenant le préservatif à sa base de manière à ne pas laisser échapper de sperme, faire un petit nœud et le jeter dans une poubelle avec sac plastique.

Remarques : Le préservatif ne peut être utilisé qu’une seule et unique fois et doit être jeté après utilisation. Conservez vos préservatifs dans un endroit sec et frais, à l’abri de la lumière.

Qualités et coûts des préservatifs

Il existe plusieurs qualités de préservatifs mais on peut dire aujourd’hui que tous sont sûrs. Néanmoins, le mieux est de choisir des condoms solides, avec un réservoir, déjà lubrifiés et testés électroniquement. Ce qui doit être le cas des préservatifs vendus en Belgique. Il en existe aussi plusieurs modèles que vous pouvez tester chez vous afin de trouver celui qui vous convient le mieux ; certains sont plus souples, d’autres plus robustes, de tailles et de modèles variables.

Tous ces préservatifs sont en vente en pharmacie, dans les grandes surfaces, dans des distributeurs automatiques de nombreux établissements (débits de boissons, hôtels, restaurants et dans certaines écoles) ou gratuits dans les centres de planning familial et dans certains centres d’information jeunesse comme Infor Jeunes. Le coût moyen d’un préservatif varie entre 0,20 centimes et 1€.

Qu’est-ce que le préservatif pour femmes ?

Le préservatif féminin ou Femidon est composé de nitrile une matière hypoallergénique (prélubrifié à la silicone). Il s’agit d’une enveloppe en polyuréthane (plastique souple) en forme de tube que la femme place à l’intérieur de son vagin avant d’avoir une relation sexuelle (il peut être placé plusieurs heures à l’avance). Il est peu utilisé mais il a pourtant des avantages comme de pouvoir être placé bien avant un rapport sexuel, ne pas comprimer le sexe masculin, permettre aux femmes de maitriser leur moyen de contraception.

Un inconvénient : le prix est plus élevé que le préservatif masculin, environ 11€ pour une boîte de 3.

Le préservatif féminin est une alternative au préservatif masculin, il protège aussi contre la transmission du VIH.

Mode d’emploi :

  • Mettez un lubrifiant (hydrosoluble ou à base d’huile mais pas de Vaseline) à l’intérieur et à l’extérieur du condom ;
  • Pincez l’anneau interne (à l’extrémité fermée) et à l’aide des doigts, poussez doucement le condom le plus loin possible dans le vagin, comme si vous insériez un diaphragme ou un tampon sans applicateur ;
  • Laissez l’anneau externe (à l’extrémité ouverte) hors du vagin pour qu’il recouvre la région des lèvres ;
  • Guidez le pénis de votre partenaire vers l’ouverture du condom ;
  • Si, au cours de la relation sexuelle, le condom commence à vouloir sortir du vagin ou à glisser, appliquez du lubrifiant sur le pénis ;
  • Après la relation, et avant de vous lever, fermer le condom en pinçant l’anneau extérieur, puis tirez doucement et jetez-le à la poubelle.

Remarque : Les préservatifs féminins, tout comme les préservatifs masculins, ne peuvent évidemment pas être réutilisés.

Où peut-on se procurer des seringues stériles ?

Le risque de contamination encouru par le partage d’une seringue entre plusieurs utilisateurs est réel. Lors de l’injection, ne partagez ni seringue, ni aiguille, ni filtre, ni coton, ni cuillère car la transmission du virus du sida se fait également par le matériel d’injection et pas seulement par la seringue. Les seringues et le matériel doivent être à usage unique ou au moins ne servir qu’à un seul et unique usager.

Les seringues stériles peuvent être obtenues dans des pharmacies (kit d’injections Steribox), les centres de planning familial, les centres de santé (mentale et physique) et aussi les comptoirs d’échange établis dans les grandes villes : Bruxelles, Liège, Charleroi. Certains proposent la formule : “Une seringue usagée contre une seringue stérile”.

Quelles sont les protections à prendre lors d’un voyage

Toutes les protections d’usage sont évidemment à prendre en voyage (voir ci-dessus). Il faut garder en mémoire que les vacances sont propices aux rencontres amoureuses et à un certain relâchement de la vigilance. Garder un préservatif à portée de main, dans son portefeuille ou son sac à main, près de son lit ou dans sa salle de bain, est recommandé.

Dans certains pays, on trouve difficilement des préservatifs, il est donc prudent d’en acheter avant le départ. Dans les pays en voie de développement, il est prudent, en cas de besoin de soins médicaux (dentiste, médecin pour petites ou grandes blessures) ou d’hospitalisation, de s’informer des modes de stérilisation du matériel utilisé et, en cas de transfusion, de la qualité du sang injecté.

MAJ 2023


Sida et droits

Le sida a changé de nombreux rapports au sein des couples mais aussi dans les relations employeur/employé, élève/école, etc. Personne n’est réellement à l’abri de discriminations. Pour faire un rapide tour d’horizon, il suffit de penser aux tests de dépistage obligatoires dans certaines entreprises, au refus d’inscrire un enfant séropositif dans une école, à la soumission, pour la délivrance d’un visa dans certains pays, à un dépistage du sida.

En Belgique, en matière de discriminations, la Loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discriminations (mise à jour 20 juillet 2023) peut s’appliquer dans les cas de discrimination fondée sur l’état de santé actuel ou futur. La loi interdit toute discrimination fondée sur l’âge, l’orientation sexuelle, l’état civil, la naissance, la fortune, la conviction religieuse ou philosophique, la conviction politique, la langue, l’état de santé actuel ou futur, un handicap, une caractéristique physique ou génétique ou l’origine sociale.

En Belgique, il n’y a pas de législation spécifique sur le sida, ce sont les dispositions légales de droit commun qui sont d’application dans différentes situations : accueil des enfants, droit au travail, secret médical et respect de la vie privée, assurances, etc. De nombreux textes légaux garantissent la protection de la vie privée de chacun et le droit pour toute personne de garder secrètes des informations relatives à son état de santé.

En 2017, l’Observatoire du sida et des sexualités (Université Saint-Louis) et Unia ont réalisé une enquête, à travers les signalements traités par UNIA depuis 2003, qui indique que les discriminations envers les séropositifs perdurent :

  • En ce qui concerne les biens et les services : la plupart des signalements analysés concerne un refus d’assurance ou une surprime en raison de la séropositivité du demandeur. La non-confidentialité des informations médicales (par exemple pour les assurances-groupes professionnelles) est également problématique.
  • En ce qui concerne le travail : un quart des signalements concerne essentiellement des licenciements ou des non-renouvellements de contrat qui surviennent après la divulgation de la séropositivité ou les absences du travailleur en raison d’une détérioration de l’état de santé.
    Le harcèlement ou le blocage de carrière et les tests de dépistage obligatoires ou réalisés à l’insu, peuvent aussi mener à une pression, à la démission voire au licenciement.
    Il y a régulièrement des exclusions d’une formation professionnelle liées au fait que le demandeur est confronté à un questionnaire médical ou une visite médicale.
  • En ce qui concerne la vie privée : même les personnes n’ayant pas été discriminées ont intériorisé le risque de pouvoir l’être et anticipent donc ce traitement différentiel en se mettant elles-mêmes à l’écart. Il ressort très clairement de cette enquête que les conséquences sont nombreuses et ne se limitent pas à un déni d’égalité dans l’accès aux ressources et positions, elles suscitent également des sentiments délétères (injustice, abandon, trahison, honte) susceptibles d’aggraver l’état de santé des personnes vivant avec le VIH. De plus, beaucoup, afin d’esquiver ou anticiper les discriminations, adoptent une stratégie du silence, en ne divulguant pas leur statut sérologique. Or, ces deux éléments conjugués vont à l’encontre des recommandations de la politique de lutte contre le sida.
  • En ce qui concerne l’accès au séjour pour les étrangers : la séropositivité n’est pas toujours reconnue par l’Office des étrangers comme élément donnant droit à une autorisation de séjour pour motifs médicaux (Loi sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers 15 décembre 1980 article 9ter). A la difficulté de gérer le VIH, se rajoutent l’incertitude du statut administratif et l’impossibilité de trouver un emploi et donc un revenu.
    Source : Unia

Après avoir effectué un test d’embauche, l’employeur exige un test de dépistage du SIDA. Est-ce légal ?

Ce n’est évidemment pas légal mais entre la législation et les pratiques de certaines entreprises ou administrations, le fossé est grand.

En ce qui concerne, la législation, la Loi du 28 janvier 2003 relative aux examens médicaux dans le cadre des relations de travail (mise à jour 15 février 2023), interdit le test de dépistage du VIH.

Personne n’est obligé de révéler sa séropositivité à un employeur, ni durant le processus d’embauche, ni durant l’exécution du contrat ou lors d’une incapacité de travail. Les principes du respect de la vie privée sont inscrits à l’article 22 de la Constitution belge et dans la loi du 30 juillet 2018 relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel. La loi du 22 août 2002 sur le droit des patients a rappelé ce principe : la vie privée du patient doit toujours être respectée.

Lorsqu’on est séropositif, est-il possible de contracter une assurance ?

Certaines compagnies d’assurance prévoient des clauses discriminatoires qui excluent explicitement les personnes séropositives ou malades du sida.

Pour rappel, si une compagnie d’assurance exige de déclarer sa séropositivité pour conclure un contrat, mieux vaut la déclarer au moment de la demande, sinon vous risquez de perdre la couverture de l’assurance s’il y a des complications ou un décès. Une personne atteinte de maladie chronique peut porter plainte pour discrimination en cas de refus d’affiliation ou de surprime seulement si la justification de l’assureur n’est pas proportionnée et raisonnable.
Il est donc toujours difficile d’obtenir un prêt à la consommation ou une assurance (vie, hospitalisation). Il est possible que votre demande d’affiliation soit refusée ou que vous deviez payer une prime supplémentaire. Il ne faut pas oublier que dans la plupart des cas, le preneur d’assurance est tenu de révéler tous les éléments qui permettent à l’assureur d’évaluer au mieux le risque et qu’une omission peut mener à la nullité du contrat. Unia rappelle qu’un Tribunal pourrait estimer qu’il n’y a pas de discrimination dans le cas d’une surprime qui compenserait le risque pris par l’assureur. Les compagnies d’assurance ne sont pas des organismes philanthropiques mais des entreprises commerciales à but très lucratif.

Les parents d’un enfant séropositif peuvent rencontrer des difficultés à trouver une école acceptant de l’inscrire. Qu’en est-il au niveau de la loi ?

En novembre 2002, une circulaire ministérielle est parue concernant l’accueil des enfants et adolescents infectés par le VIH dans les institutions dépendant de la Communauté française ou subventionnées par celle-ci.

Cette circulaire précise qu’il est hors de question de refuser l’inscription d’un enfant ou d’exclure un enfant ou un membre du personnel sur base de sa séropositivité. Il existe, d’une part, une obligation de discrétion professionnelle de la part des enseignants et des éducateurs concernant la santé des enfants. D’autre part, les parents n’ont aucune obligation d’informer l’école de la séropositivité de leur enfant puisque dans le cadre de rapports quotidiens il n’y a aucun risque qu’un enfant séropositif transmette le virus à quelqu’un de son entourage. Cependant, si les enseignants apprennent la séropositivité de l’enfant fortuitement, les réactions sont parfois très négatives car les enseignants ou les éducateurs ne sont pas toujours préparés à l’accueil d’un enfant séropositif.

L’école, elle-même, peut aussi subir de fortes pressions d’autres parents informés de la séropositivité d’un enfant. La peur et la mauvaise information des parents est un élément important à gérer. C’est évidemment aux parents à prendre la décision. Une possibilité est d’informer une personne de confiance au sein de l’école qui pourrait aussi être une personne de référence pour leur enfant.

Est-il vrai que certains pays restreignent l’entrée sur leur territoire aux personnes séropositives ?

Lorsque vous voyagez, rien ne vous oblige à dévoiler votre statut sérologique mais vous allez devoir prendre avec vous vos médicaments identifiables par la douane comme médicaments anti-VIH (demandez à votre pharmacien d’identifier vos médicaments par leur nom scientifique).

De nombreux pays, territoires et régions n’imposent pas de restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence liées au VIH. Parmi les pays qui en imposent encore, notons que les restrictions concernent de moins en moins les voyages de courte durée que l’établissement de longue durée.

A cet égard, en 2014, l’Australie s’est engagée à ce que les demandes de visas pour une résidence de longue durée émanant de personnes vivant avec le VIH soient traitées sur la base des critères applicables à toute personne souffrant d’une maladie chronique.
Quelques pays imposant des restrictions :

  • En Arabie Saoudite – Un Certificat de test VIH est requis pour toute personne qui demande un permis de travail et de séjour.
  • En Chine – Les visiteurs de courte durée ne sont soumis à aucune restriction, mais les visas de travail et d’études de plus de six mois doivent être assortis d’un test de dépistage du VIH.
  • A Cuba -les étudiants souhaitant obtenir une bourse d’études pour Cuba doivent passer des tests. Un test de dépistage du VIH est obligatoire pour les ressortissants étrangers qui souhaitent rester à Cuba plus de trois mois.
  • En Israël – Les demandeurs de permis de travail doivent subir un bilan de santé, y compris un test de dépistage du VIH.
  • En Malaisie – Un bilan médical complet est exigé dans le mois suivant l’arrivée et sur une base annuelle.
  • Au Nicaragua – Pour les séjours de plus de 3 mois, la présentation d’un certificat médical est demandée.
  • En République Dominicaine – Des restrictions s’appliquent aux demandeurs de permis de travail et de séjour.
  • En Russie – Un résultat négatif au test VIH est exigé pour les séjours de longue durée (plus de trois mois), pour les étudiants et pour les salariés étrangers.

La situation des pays imposant des restrictions peut évaluer. Ainsi, en octobre 2021, la Nouvelle-Zélande a retiré le VIH de la liste des conditions médicales jugées susceptibles d’imposer des exigences ou des coûts importants au système de santé néo-zélandais. Cela signifie que la situation de santé individuelle de chaque demandeur de visa vivant avec le VIH sera désormais évaluée au cas par cas.

En janvier 2013, la Mongolie a adopté une législation de grande envergure supprimant, entre autres, les restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence liées au VIH et les restrictions à l’emploi empêchant les personnes vivant avec le virus d’exercer certains métiers, notamment dans l’industrie alimentaire.

Si vous partez à l’étranger, visitez le site http://www.hivtravel.org, base de données qui répertorie, pays par pays, comment chaque gouvernement du monde impose ou n’impose pas de restrictions quant à l’entrée, au séjour des étrangers séropositifs. Vous pouvez également contacter l’ambassade du pays où vous allez voyager. Ces mesures de stigmatisation et de discrimination sont souvent appelées « restrictions voyages ».

MAJ 2023


Sida : les traitements

Aucun traitement ne guérit l’infection au VIH : une personne séropositive est séropositive à vie. Le sida est toutefois considéré comme une maladie chronique avec laquelle il est possible de vivre si le traitement est suivi correctement.

traitement précoce d’une personne séropositive (TasP)

Si vous êtes séropositif en couple avec une personne séronégative, il est possible, grâce au TasP et avec des conditions extrêmement strictes, de ne plus utiliser de préservatif. Pour empêcher la transmission du virus, la mise sous traitement (prise régulière des médicaments et atteinte durable (minimum 6 mois) d’une charge virale indétectable) d’une personne séropositive même si son état ne le nécessite pas est efficace lors de relations sexuelles sans préservatif. En effet, une personne séropositive avec une charge virale indétectable (CVI) n’est plus contaminante car son corps contient alors très peu de virus grâce au traitement. Il subsiste malgré tout un risque très faible de transmission du VIH.

Traitement préventif ou post-exposition

Quelqu’un qui risque d’avoir été contaminé au VIH (suite à une relation sexuelle non protégée, une rupture de préservatif, personnel médical exposé à un risque de contamination, échange de seringues) peut bénéficier d’un traitement préventif ou TPE Traitement post-exposition au VIH.

Ce traitement doit être pris au maximum dans les 72h (idéalement dans les 48h) qui suivent la prise de risque. Plus vite le traitement sera pris, plus il a des chances d’être efficace. Le TPE réduit fortement le risque de contamination au VIH mais ne le supprime pas totalement. Ce traitement doit absolument être suivi pendant quatre semaines. Cette trithérapie vise à empêcher la réplication du virus avant qu’il se propage dans tout l’organisme. Ce traitement, même s’il ne dure que quatre semaines, n’est pas anodin et comporte des effets secondaires. Un suivi médical pendant 3 mois sera nécessaire. Il est à utiliser en urgence et pas régulièrement, ce n’est pas un moyen pour avoir des relations sexuelles non protégées.

Pour rencontrer un médecin au plus vite, il faut aller le week-end ou la nuit aux urgences des hôpitaux ou en journée dans un Centre de référence Sida. Le traitement est gratuit.

Les traitements récents permettent-ils de guérir du sida ?

Actuellement, personne ne guérit du SIDA. Grâce aux traitements actuels, il est possible de stopper l’évolution du virus. Ces thérapies ont permis un recul de l’apparition de la maladie chez les personnes séropositives mais pas sa complète disparition. Ce sont des trithérapies, c’est à dire des associations de différents médicaments. Le virus se cache littéralement et dès qu’on arrête le traitement, le VIH prolifère à nouveau. Par ailleurs, les effets secondaires (anémie, fatigue, nausée, etc.) des traitements existent toujours.

Utilise-t-on un traitement antirétroviral dès qu’on est séropositif ?

Lorsqu’on est séropositif, il est recommandé de commencer le traitement antirétroviral (ARV) le plus vite possible et sans attendre le décompte des cellules sanguines qui jouent un rôle important dans les défenses immunitaires : les CD4+ (ou lymphocytes T4). C’est un moyen de mieux préserver sa santé et d’avoir une meilleure espérance de vie.

Comme indiqué ci-dessus, grâce au TasP et avec des conditions extrêmement strictes, il est possible de ne plus utiliser de préservatif. Les médicaments empêchent le virus d’entrer dans les cellules T4 ; bloquent le virus des cellules déjà infectées et empêchent que la cellule infectée fabrique de nouveaux virus. On ne guérit toujours pas du VIH. Le virus provoque une inflammation chronique qui peut favoriser l’apparition de certaines maladies comme les cancers.

Les services spécialisés pour le VIH vous permettront de trouver des médecins, des infirmiers et des paramédicaux ayant acquis une expérience dans la prise en charge du VIH même si vous continuez à voir votre médecin généraliste.

Quel est le prix des médicaments contre le SIDA ?

La thérapie antivirale est prise en charge par la mutuelle avec l’accord préalable du médecin conseil. Il y aura toujours des frais à payer : une partie des consultations médicales, des examens, autres médicaments à prendre. Des médicaments génériques anti-VIH existent et coûtent moins chers.

Sources : https://preventionsida.org/vivre_avec_vih/vivre-avec-le-vih/ et https://www.unaids.org/fr/resources/fact-sheet.

MAJ 2023


Sida : test de dépistage

Chacun devrait faire un test de dépistage du sida périodiquement, en fonction de sa vie sexuelle et affective, surtout si on a des partenaires occasionnels.

Cependant, si vous avez des rapports sexuels non protégés (sans préservatifs), si vous êtes enceinte ou avant une grossesse, si vous avez une relation avec un partenaire stable et que vous ne voulez plus utiliser de préservatif, si vous avez des symptômes qui vous font penser à une infection par le VIH, il est très urgent de faire le test. Pour vous rassurer et ne prendre aucun risque !

Dans le cas d’un « incident de capote » (le préservatif se déchire pendant la pénétration), il est primordial de faire un test dans les 24 heures qui suivent le rapport à risques, dans un centre spécialisé, afin de prendre les mesures préventives qui s’imposent.

Pour trouver les centres de dépistage les plus proches de chez vous, vous pouvez consulter le site https://preventionsida.org/fr/depistage/centres-de-depistage/

Le test de dépistage du sida, c’est quoi ?

Le test de dépistage consiste en une prise de sang que l’on peut réaliser dans un Centre de planning familial, un centre de dépistage, une maison médicale, un laboratoire d’analyses médicales, un hôpital ou chez son médecin généraliste. C’est en général un médecin qui prescrit le test sauf si on le fait dans un centre de dépistage anonyme. Il ne faut pas être à jeun pour le faire.

Les tests de dépistage, appelés « Elisa » ont été améliorés au fil des années en terme de sensibilité (capacité à détecter tout sujet infecté par le virus) et de spécificité (capacité à donner le moins possible de résultats positifs chez les sujets non infectés). Ceci s’est manifesté au travers des différentes générations de test Elisa de dépistage qui se sont succédées, de la 1ère à la 5ème génération. Notez que cette technique de dépistage Elisa ne se limite pas au sida, mais est aussi utilisée dans le cadre d’autres maladies.

Les tests Elisa combinés dits de 4ème génération détectent en même temps les anticorps IgG, IgM anti-HIV-1 et anti-HIV-2 et l’antigène p24. Ce sont les plus utilisés à l’heure actuelle. Ils décèlent l’infection à partir de 3 à 4 semaines après la prise de risque mais la certitude est moindre que si vous faites le test 6 semaines après la prise de risque.
Le test permet de rechercher la présence ou l’absence dans votre sang de l’un ou l’autre des deux virus connus (VIH1 et VIH2). Les résultats sont généralement disponibles après une semaine. Si vous faites un test de 3ème génération, il faut le faire 3 mois après la prise de risque.

Il existe aussi des tests de dépistages à résultats « rapides » ou tests rapides à orientation diagnostique (TROD). Il s’agit d’un prélèvement d’une goutte de sang au bout de doigts. Ce test permet d’avoir le résultat en quelques minutes (en général moins de 30 minutes). Ensuite, qu’il soit positif ou négatif, il devra obligatoirement être validé par une prise de sang.

Ils ne sont pas généralisés, pas en vente en pharmacie. Ils sont utilisés par certains hôpitaux. Des associations les utilisent pour diminuer les risques chez des publics vulnérables dans leur milieu de vie.
Ces tests sont aussi proposés pendant des actions de dépistages délocalisés, dans des asbl qui travaillent avec certains publics prioritaires.

Où faire un test TROD ?

Ces tests sont utilisés au Help Center d’Anvers et au Centre Elisa à Bruxelles. Depuis 2019, le test TROD est également possible dans certains plannings familiaux : https://www.betested.be/depistage-rapide/ouquand-realiser-un-trod-en-centres-de-planning-familial/

Un Autotest est également possible. Il est disponible en pharmacie et peut être fait à domicile. Il s’agit d’effectuer un prélèvement soi-même d’une goutte de sang au bout de son doigt. Ce test doit être réalisé 3 mois après la prise de risque et coûte environ 30€.

Pour une prise de risque de moins de 72h, il est possible aujourd’hui d’avoir un traitement d’urgence préventif qui peut réduire fortement les risques de contamination par le VIH/sida. Si c’est votre cas, il est urgent de vous rendre dans un Centre de référence sida (ou aux urgences d’un hôpital rattaché à un Centre de référence Sida, durant le week-end et les soirées) afin de pouvoir commencer le traitement TPE.

Quand faut-il faire le test ?

S’ils sont présents dans votre organisme, il faut un certain temps pour que les anticorps qui luttent contre le virus se développent.

Les tests de 4ème génération permettent de détecter la présence du virus après 6 semaines, de façon tout à fait fiable. Vous pouvez donc faire un test de dépistage 6 semaines après une prise de risque.
Pour les tests de 3ème génération, il faut un délai de 3 mois entre une prise de risque et le test de dépistage. Même si le test est négatif, mieux vaut refaire un test 3 mois après la prise de risque pour être certain d’avoir un résultat totalement fiable.

Le test et les 2 consultations médicales coûtent de 0 à 50 €, mais il est entièrement remboursé par la mutuelle. Il est gratuit et anonyme au Centre Elisa/Hôpital Saint-Pierre pour un public cible, déterminé par l’INAMI (voir adresses utiles).

Tests de dépistage réalisés en Belgique

En comparaison à d’autres pays européens, la Belgique a un taux de dépistage du VIH élevé et relativement stable. En 2022, un nombre total de 706294 tests VIH ont été réalisés, ce qui représente un taux de dépistage de 60,7 par 1 000 habitants.

Entre 2021 et 2022, le nombre de tests effectués a augmenté de 1,7% ; par rapport à 2019, on observe une baisse de 7%.

Les tests sont effectués beaucoup plus fréquemment dans le groupe d’âge 25-34 ans avec un taux de 165 tests par 1000 personnes comparativement à 99 par 1000 dans le groupe 35-44 ans, 73 par 1 000 dans le groupe 15- 24 ans, 53 par 1000 dans le groupe 45-54 ans et 37 par 1000 dans le groupe 55-64 ans et 29 par 1000 pour les 65+. Le taux de dépistage global des femmes est plus élevé que celui des hommes, correspondant à 69 tests par 1000 femmes contre 50 par 1000 hommes.

Le test de dépistage du VIH fait l’objet d’un remboursement par l’INAMI.

Source : « Epidémiologie du Sida et de l’infection au VIH en Belgique – Situation au 31 décembre 2022 », Service d’épidémiologie des maladies infectueuses.

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