Identité de genre, transidentité

identité de genre ?

Si l’orientation sexuelle (le fait d’être homo- ou hétérosexuel-le) désigne le genre de la personne que l’on aime ou qui nous attire sexuellement, l’identité de genre indique le genre auquel l’on s’identifie.

L’orientation sexuelle = Qui j’aime
L’identité de genre = Qui je suis.

Ce sont donc bien deux questions totalement différentes qui n’ont aucune incidence l’une sur l’autre.

La poupée ou les petits soldats ?

Les filles aiment le rose, les fleurs et jouer à la poupée, les garçons aiment le bleu, les voitures et jouer aux petits soldats … En tous cas, c’est ce qu’on entend encore fréquemment ! Pour beaucoup de gens, les choses se compliquent car tout en vivant pleinement leur identité de garçon ou de fille, ils ne se sentent pas concernés par ce qui fait aux yeux de la société un garçon ou une fille.

Les préjugés et stéréotypes de genre sont encore bien présents dans notre société, et contribuent à la construction sociale de nos identités de genre. Et cela pose des tas de problèmes au quotidien aux personnes qui ne se retrouvent pas dedans ! Problèmes qui vont des moqueries, aux brimades, voire carrément aux injures, au harcèlement, aux discriminations et aux agressions physiques.

Cisgenre ? Transgenre ?

À la naissance, chacun se voit assigner un genre en se basant sur nos organes génitaux visible : petit garçon si on a un pénis, petite fille si on a une vulve.

Cela fonctionne pour une majorité de personnes, mais ce n’est évidemment pas si simple, et l’identité de genre se construira au fur et à mesure de l’enfance et de l’adolescence, principalement influencée par trois facteurs :

  • Biologique (chromosomes, système hormonal, organes sexuels)
  • Psychologique (développement cognitif)
  • Sociologique (l’influence du groupe dans l’adoption de certains comportements, les stéréotypes genrés de la société)

En fonction de cela, si le genre d’une personne est en accord avec le genre assigné à la naissance, on parlera de personne cisgenre, ou de personne transgenre si ce n’est pas le cas. (N.B. : les termes « transsexuel » ou « transsexualisme » tendent à ne plus être utilisés du fait que l’identité de genre est indépendante de la sexualité, de même qu’elle n’est pas forcément liée aux caractéristiques sexuelles d’un individu).

Etre transgenre

Comme expliqué plus haut, si le genre d’une personne diffère du genre assigné à la naissance, on parlera de personne transgenre (ou trans). Cette personne peut s’identifier comme étant du genre opposé (une personne assignée fille à la naissance sera identifiée garçon, ou l’inverse), mais peut-être aussi comme appartenant aux deux, ou à aucun. On parlera alors de genre non-binaire, qui peut encore être nuancé (agenre, pangenre, etc.).

Une personne trans peut parfois ressentir un malaise causé par la fracture entre son identité de genre et le genre assigné à la naissance, on parle alors dysphorie de genre. La psychiatrie apporte différents critères d’évaluation de la dysphorie, qui tiennent principalement compte des caractéristiques sexuelles (organes sexuels, pilosité, seins, voix, etc.). La dysphorie se traduit parfois également par des problèmes d’ordre social ou scolaire/professionnel.

À cela s’ajoutent également les différentes discriminations que peuvent subir les personnes transgenre (par exemple sur le lieu de travail, dans le cercle familial, dans la sphère publique), des préjugés négatifs, des agressions verbales (insultes, menaces, moqueries) ou physiques (coups, blessures, viols, etc.) ou de la violence psychologique. À titre d’exemple, s’il paraît anodin pour une personne cisgenre de montrer ses documents d’identité (à une administration, à un.e policier.e, à un employeur…), cela peut représenter une véritable épreuve pour une personne trans : risque de devoir se justifier, voire moqueries, agressions verbales, refus par l’interlocuteur de respecter l’identité de genre, utilisation du prénom de naissance, refus de se voir donner l’accès à certains services, etc.

Vivre son identité de genre : la transition

La transition désigne un ensemble de processus visant à permettre à une personne transgenre de vivre en adéquation avec son identité de genre.

Une personne trans peut adopter toute une série de comportements qui viseront à la rattacher au genre qui lui correspond : nouveau prénom, vêtements, attitude/posture, travail sur la voix, etc. On parle alors de transition sociale.

Elle peut aussi opter pour un changement de genre et de prénom à l’état civil, et/ou poursuivre un parcours médical qui l’aidera à se sentir renforcée dans son identité de genre (psychiatrie, thérapies hormonales, interventions chirurgicale de « réassignation sexuelle » ou « confirmation de genre »). C’est la transition légale. En Belgique, il est possible depuis 2018 de modifier la mention de genre et son prénom à l’état civil sur simple déclaration auprès de l’administration communale.
Pour plus d’infos.

Enfin, une personne peut opter pour une transition médicale, qui commence généralement par un traitement hormonal masculinisant ou féminisant. Cela aura pour effet le développement des caractéristiques sexuelles secondaires : pousse de la barbe et de la moustache, mue de la voix chez les garçons trans, développement de la poitrine et des hanches chez une fille trans.

Diverses chirurgies d’affirmation de genre peuvent également suivre, par exemple : réduction ou augmentation de la poitrine, féminisation du visage (arcades sourcilières, affinement de la mâchoire), pose d’implants au niveau des hanches et des fesses, ablation de la pomme d’Adam, augmentation de la tension des cordes vocales pour rendre la voix plus aigüe, phallo- ou vaginoplastie (réalisation d’un néo-pénis ou d’un néo-vagin). Toutes ces étapes sont soumises à l’aval d’un.e psychiatre et à un suivi psychologique.

N.B. : ce parcours varie énormément d’un individu à l’autre ; seule la personne concernée sait quelles étapes lui permettront de s’épanouir dans son identité de genre. Si le grand public a généralement entendu parler des chirurgies de réassignation, elles ne concernent qu’une faible proportion des personnes transgenres.

À noter également, depuis 2017, il est possible sous certaines conditions d’obtenir une intervention de l’INAMI des séances d’accompagnement psychologique ainsi que des traitements hormonaux. Parmi ces conditions, l’obligation d’être suivi dans un centre reconnu, soit l’UZ de Gand ou le CHU de Liège, ce que dénoncent des associations de personnes transgenres.

Comment se défendre

Depuis 2007, une loi nous protège des discriminations fondées sur le genre que ce soit au travail, à l’école, dans nos relations avec les administrations ou les services que nous fréquentons et notre accès au logement et aux lieux publics.

Pour toute question liée à ces questions, on peut s’adresser l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes, via le numéro vert : 0800/12.800 ou par internet via http://igvm-iefh.belgium.be/fr/introduire_une_plainte/

S’informer

Pour de plus amples informations, sur la transition ou tout autre aspect lié à la transidentité (aspects légaux, médicaux, aide à la féminisation ou à la masculinisation, etc.), ne pas hésiter à prendre contact avec les associations de personnes trans ou LGBTQIA+ :

MAJ 2023