Si tu vis une situation de harcèlement ou de cyberharcèlement, tu n’es pas seul·e. Il existe des moyens d’agir, de se protéger et d’obtenir de l’aide.
D’abord, parles-en
C’est souvent le premier pas le plus difficile, mais aussi le plus important.
Parle à une personne de confiance : un·e ami·e, un adulte, un·e prof, un·e éducateur·trice, quelqu’un du CPMS, etc.
Tu peux aussi contacter des services spécialisés :
● 103 – Écoute-Enfant
● 107 – Télé-Accueil
● 116 000 – Child Focus
● Une ligne d’écoute
● Chat sur maintenantjenparle.be
Concrètement, protège-toi :
● Bloque les personnes qui t’embêtent et ne négocie surtout pas avec eux.
● Signale-le(s) contenu(s) maveillant(s), tous les réseaux sociaux proposent une option de signalement.
● Modifie rapidement tes paramètres de confidentialité et/ou tes mots de passe. Supprime aussi les informations personnelles susceptibles d’être utilisées contre toi.
● Fais des captures d’écran de tout (tu peux utiliser des applis comme CyberHelp).
Garde-les pour les montrer à un adulte ou à la police si nécessaire, pas pour te venger !
● Si tu te sens capable, fais savoir que tu n’es pas d’accord avec ce qu’il/elle fait. Parfois, la personne ne réalise même pas qu’elle va trop loin.
● Demande à ce qu’on supprime les contenus (photo, vidéo…).
Rappelle-toi, s’il s’agit d’une photo ou d’une vidéo et que tu es clairement identifié dessus, ils.elles ont l’obligation de la supprimer si tu le demandes (cf. « Droit à l’image » )
● Si la situation continue, parle à un adulte pour envisager de porter plainte.
Si malgré tout , la situation persiste et que tu te sens démuni.e, n’hésite pas à demander de l’aide , à en parler autour de toi :
● Parles-en à une personne de confiance (ami.e.s, parents, proches, éducateur.trice.s, professeur.e.s, CPMS…). Tu peux aussi appeler le 103 (« Écoute Enfant »), le 107 (« Télé-Accueil), Child focus au 116000, le Service H d’Infor Jeunes Bruxelles au 02/514.41.11 ou encore en parler par chat sur « Maintenant j’en parle.be »
● En dernier recours, tu peux aussi porter plainte contre cette personne, prends conseil auprès d’un ami ou d’un adulte pour que ce soit le plus efficace possible. Le site « Victime.be » t’explique en détails la procédure et propose de se faire accompagner dans ces démarches.
Tu auras besoin de l’aide d’un.e avocat.e. Pas d’inquiétude, l’aide juridique est gratuite pour les mineurs (plus d’infos sur notre page « Bureaux d’aide juridique »)
● Si ce n’est pas suffisant, tu peux supprimer ton(tes) compte(s) et en créer en faisant attention à les sécuriser un maximum.
Que dit la loi ?
S’il est vrai que la communication, la médiation et la résolution à l’amiable, des situations de harcèlement sont d’abord à privilégier, il se peut que de telles démarches soient trop difficiles à mettre en place ou que celles-ci ne donnent aucun résultat.
Il est donc important de savoir qu’il existe des outils juridiques pour mettre fin aux situations de cyberharcèlement.
● Le Code pénal belge interdit toute forme de harcèlement (article 442bis) passible d’une peine de 15 jours à 2 ans d’emprisonnement et/ou d’une amende de 50 à 300€.
● L’article 145, paragraphe 3bis de la loi du 13 juin 2005 relative aux communications électroniques condamne l’usage abusif d’un moyen de communication électronique. Cependant, il n’est pas nécessaire que ce soit un comportement répétitif. Il suffit qu’il y ait une volonté d’importuner sa cible via un moyen de communication électronique (un sms, un mail, un message Facebook., un message WhatsApp…) et une interaction directe avec celle-ci.
● La loi protège aussi ton droit à l’image : si quelqu’un publie une photo ou vidéo de toi sans ton accord, tu peux exiger qu’elle soit supprimée.
● Un mineur qui commet un ‘fait qualifié infraction’ ou un mineur en conflit avec la loi ne sera pas sanctionné pénalement (pas d’emprisonnement, pas d’amende). Par contre, il pourra néanmoins être sanctionné le juge de la jeunesse peut prendre des mesure plus ou moins contraignantes à son égard (réprimande, surveillance par le SPJ, placement en institution…)
● Notons enfin que selon l’article 442ter du Code Pénal, pour les personnes qui harcèlent sur base d’un critère protégé par les lois anti-discrimination (l’âge, la prétendue race, la nationalité, le sexe, l’orientation sexuelle, la conviction religieuse, l’état de santé, le handicap, etc.) la peine est également doublée (pour plus d’infos, n’hésite pas à aller voir notre page « discours de haine » ).
Le cyberharcèlement ne fait donc pas en soi l’objet d’une disposition pénale particulière mais, en fonction des circonstances, ces dispositions pourront être mises en œuvre pour faire cesser le cyberharcèlement.
Comment porter plainte ?
Si la situation ne s’arrange pas malgré tes efforts, tu peux porter plainte :
1. Si vous êtes mineur(e), vous devez être accompagné(e) d’une personne majeure.
2. Si vous êtes victime de cyberharcèlement et que vous n’êtes pas parvenu(e) à résoudre la situation à l’amiable, vous pouvez porter plainte. Dans ce cas, essayez de le faire le plus rapidement possible après les faits.
3. Rendez-vous dans n’importe quel commissariat, éventuellement avec une personne de confiance qui va vous aider dans votre démarche et emportez les preuves dont vous disposez : capture d’écran, messages malveillants…et votre carte d’identité.
4. Indiquez bien à l’accueillant que vous voulez déposer une plainte auprès d’un inspecteur de police.
5. Vous serez reçu(e) par un inspecteur de police qui rédigera un PV (un procès-verbal de votre déclaration).
6. Vous pouvez demander à vous déclarer « personne lésée ». Cela vous permettra d’être informé(e) de l’évolution de la procédure, de joindre tous les documents utiles à votre dossier, de pouvoir consulter le dossier. Ceci se fait via un formulaire que vous remettra la police lorsque vous déposez plainte.
7. Vous recevrez une attestation de dépôt de plainte.
Plus d’infos : https://victimes.cfwb.be
Et n’oublie pas que si tu as besoin d’un·e avocat·e, l’aide juridique est gratuite pour les mineur·es.
N’oublie jamais : tu as le droit d’être respecté·e, en ligne comme dans la vraie vie.
Et tu n’as pas à gérer ça tout·e seul·e. N’oublie pas qu’il existe de nombreuses associations qui peuvent t’aider si tu n’y arrive pas tout·e seul·e : Infor Jeunes, Child Focus, Écoute-enfant… que tu pourras contacter et qui t’aiguilleront et/ou t’accompagneront dans tes démarches.
Voir aussi :
MAJ 2025